Sensibiliser les citoyens aux enjeux démocratiques : le bus du Camp des Milles sur la route
Parti d’Aix-en-Provence fin février, le bus d’alerte républicaine et démocratique de la Fondation du Camp des Milles sillonne depuis les routes et les villes de l’Hexagone. Son objectif est d’aller à la rencontre des citoyens, et en particulier des jeunes, pour, en période pré-électorale, les sensibiliser aux enjeux des processus démocratiques. Il était à Paris, place de la République, le 28 mars.
L'équipe de la CFDT IDF et Paris devant le bus d'alerte démocratique du Camp des Milles, le 28 mars.
Pour qui ne le saurait pas, le Camp des Milles, situé près de Aix-en-Provence, est le seul camp d’internement et de déportation de la Seconde Guerre Mondiale encore intact en France. Il abrite aujourd’hui un musée d’histoire et d’éducation à la citoyenneté, avec des dispositifs pédagogiques innovants, tournés vers le présent. Pour la Fondation du Camp des Milles, présidée par Alain Chouraqui, directeur de recherche émérite au CNRS, il s’agit de s’appuyer sur l’Histoire, sur ce qui « s’est passé », pour demeurer vigilant, voire résistant, face aux extrémismes identitaires, aux racismes, à l’antisémitisme et à la xénophobie. « De nombreux militants et sections CFDT se rendent au Camp des Milles. C’est tout naturellement que la Fondation, qui partage nos valeurs, nous a demandé notre soutien logistique pour organiser la tournée du bus en France », explique Inès Minin, secrétaire nationale.
Passage à Paris
L’Union régionale Île-de-France a été chargée d’organiser le passage du bus à Paris. Celui-ci a fixé résidence temporaire le 28 mars, place de la République, sous la statue parée, en ce moment, d’un drapeau ukrainien. Un écho troublant au discours porté par la Fondation qui alerte notamment sur les étapes qui conduisent aux passions identitaires et aux pertes de repères. Crise économique, désignation de boucs-émissaires (les Juifs, les Tsiganes, les Tutsis…), propagande et falsification de l’Histoire, passivité des citoyens, les engrenages et fonctionnements humains qui peuvent aboutir à des génocides se répètent inlassablement.
Message édifiant
Ces mécanismes étaient expliqués dans le documentaire que l’on pouvait visionner à l’intérieur du bus. À l’extérieur, une petite exposition permettait de découvrir le Camp des Milles. Elle insistait sur les résistances possibles face à ces faux discours, dont le vote, qui permet de choisir l’avenir plutôt que de subir les extrêmes, mais aussi la résistance par l’art, les actes justes, la prise de parole. Autant de réactions qui montrent comment réagir efficacement. Car, comme le disait Albert Einstein, « le monde est dangereux à vivre, non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ». Une belle leçon de démocratie.
