Hôtellerie : inquiétudes autour de la reprise

Publié le 22/06/2021

Avec un tourisme encore amorphe, le secteur de l’hôtellerie francilienne peine à se relever.

Mobilisation de la CFDT devant l’hôtel Paris Opéra by Melia le 6 mai.


Pour l’heure, les plans sociaux se multiplient : 245 postes supprimés au Méridien Étoile, 168 au Westin Paris Vendôme, 33 au Hilton de Roissy Charles-de-Gaulle, etc. « À cela, il faut ajouter tous les petits établissements qui procèdent à des licenciements économiques », précise Nicolas Dosen, secrétaire général adjoint du syndicat CFDT Hôtellerie-Tourisme-Restauration (HTR) d’Île-de-France. Là où elle est présente, c’est-à-dire essentiellement dans les grandes chaînes et les palaces, la CFDT a tout fait pour limiter les destructions d’emploi et sécuriser les salariés sur le départ. « Au Hilton de Roissy, nous avons obtenu des garanties correctes, avec une majoration significative des indemnités, un accompagnement à la création d’entreprise et le financement de formations, indique Nicolas Dosen. À l’inverse, à l’hôtel The Westin, qui prévoit de se séparer d’environ la moitié de ses salariés, sans indemnisation conséquente, la CFDT va attaquer le PSE au tribunal », annonce-t-il. Les négociations sont encore en cours au sein de la chaîne Mélia Hôtel International qui dispose de 7 établissements en Île-de-France et prévoit de supprimer plus de 80 emplois. « Chez Melia, le groupe veut externaliser les services d’étage et se séparer des bagagistes. Le recours à la sous-traitance est une tendance de fond qui s’est accélérée avec la crise », observe Nicolas Dosen.

Dans certains établissements, les directions menacent aussi de remettre en cause certains accords collectifs si les syndicats ne s’engagent pas dans des accords de performance collective. « Le secteur a été massivement aidé par l’État, mais dans les plus grands groupes, la perte de chiffre d’affaires reste colossale, reconnaît Pascal Pedrak, secrétaire général du syndicat HTR Île-de-France. Après, il y a un paradoxe à vouloir licencier et à pointer du doigt en même temps la problématique de recruter des salariés qualifiés. Nous sommes inquiets pour la reprise car beaucoup de salariés ont profité de la crise pour aller voir ailleurs. Et ils ont pu constater que l’herbe y est souvent plus verte avec des grilles de salaires supérieures et de meilleures conditions de travail, sans travail en soirée ou le week-end notamment ».