M.Cadot, préfet de la région Île-de-France : "Réfléchir aux solutions à apporter sur l’écologie, l’apprentissage ou la garde d’enfant"

Publié le 08/10/2019

Alors que son plan d’action lancé dans le cadre de la mobilisation nationale pour l’emploi, la transition écologique et numérique doit être dévoilé fin octobre, Michel Cadot, préfet de Paris et d’Île-de-France, fait le point sur la concertation menée, les enjeux spécifiques à la région et les premières mesures décidées.
 

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Que retenez-vous de la concertation menée en Île-de-France dans le cadre de la mobilisation pour l’emploi, la transition écologique et numérique ?
Il a été essentiel d’associer depuis le début les acteurs de terrain à notre démarche : associations et collectifs, partenaires sociaux, branches professionnelles. Ils ont participé aux réunions plénières de pilotage organisées depuis fin mai, ainsi qu’aux six groupes de travail réunis sur chaque chantier au niveau régional. J’ai aussi demandé aux préfectures de département de réunir les acteurs de terrain à leur niveau pour réfléchir aux solutions à apporter sur des sujets comme l’écologie du quotidien, l’apprentissage ou la garde d’enfants. Le Conseil régional d’Île-de-France a co-piloté cette démarche avec l’État. Nous travaillons maintenant ensemble à la mise en œuvre des propositions concrètes remontées de la mobilisation, notamment en matière d’apprentissage et de rénovation énergétique des bâtiments.

Quels sont les enjeux spécifiques à notre région qui nécessitent une prise en charge particulière dans le cadre de la mobilisation territoriale  ?
Il y a d’une part la diversité des territoires d’Île-de-France. Les solutions pour aider à la mobilité des demandeurs d’emploi ne sont pas forcément les mêmes à Paris et dans les territoires ruraux de l’Essonne. Par ailleurs, certaines contraintes sont plus fortes en Île-de-France qu’ailleurs. Il nous a été demandé d’identifier les logements vacants, notamment dans le parc social, qui pourraient être mis à disposition des demandeurs d’emploi en mobilité professionnelle. Au vu de la tension du marché du logement, cette proposition ne pourra représenter que quelques centaines de places ouvertes en Île-de-France.

Quels sont les types d’actions concrètes qui se dessinent pour notre région ?
De nombreuses actions concrètes seront mises en œuvre sur la mobilisation nationale. En matière d’emploi, j’ai demandé à Pôle Emploi de doubler le nombre de sessions de mise en relation des demandeurs d’emploi et des entreprises (« Job dating »), et de prévoir, en lien avec les rectorats, 50 sessions dédiées aux jeunes à la recherche d’un contrat d’apprentissage.

Pour les demandeurs d’emploi ayant des besoins de garde d’enfant pour une formation ou un entretien, des solutions de garde ponctuelle pourront directement être proposées et prises en charge par l’agence Pôle Emploi. Nous élargirons aussi l’aide à la garde d’enfants versée aux demandeurs d’emploi, qui ne sera plus simplement réservée aux bénéficiaires de minima sociaux.

Sur le chantier de la rénovation énergétique des bâtiments, mon objectif est d’améliorer la qualité de l’accompagnement des ménages, notamment en fixant des objectifs plus ambitieux aux structures de conseil existantes et en en créant de nouvelles dans les « zones blanches ». En partenariat avec la Métropole du Grand Paris, nous développerons aussi le financement d’audits énergétiques. Enfin, les services de l’État identifient les zones pavillonnaires sur lesquelles des opérations de massification de la rénovation énergétique pourraient être lancées dès 2020.

Un calendrier de mise en œuvre a-t-il été établi et quel est le suivi envisagé ?
Nous travaillons à la mise en œuvre de ces actions, qui seront pour l’essentiel opérationnelles avant la fin 2019. Des objectifs chiffrés leur ont été attribués pour en permettre le suivi. Un rapport d’étape sur la mobilisation nationale sera établi fin octobre et transmis au Premier ministre. Il dressera le bilan des chantiers déjà engagés et la programmation des actions encore à mener.