Bureau régional de la CFDT Ile-de-France : un rendez-vous sous le signe de l'Europe

Publié le 12/03/2019

Les 19 et 20 février, un Bureau régional « extraordinaire » s’est réuni au Comité économique et sociale européenne (CESE), à Bruxelles. Deux jours durant lesquels les membres du Bureau ont pu participer à trois débats à dimension européenne.

Lors du 3ème débat avec Thiébaut Weber, secrétaire confédéral à la CES, et Jean Lapeyre, ancien secrétaire général adjoint de la CES.

Le premier était axé sur les réponses que l’Europe peut apporter à l’immigration et aux réfugiés. Cinzia Sechi, conseillère à la Confédération européenne des syndicats (CES ou ETUC en anglais), a d'abord présenté le contexte actuel et rappelé quelques faits. Comme la baisse massive des flux migratoires depuis 2016. Elle a aussi appelé les syndicalistes à  promouvoir « l’égalité de traitement des travailleurs » face à « la rhétorique d’extrême droite, consistant à opposer migrants et classes populaires ». Elle a enfin souligné que la CES était favorable à la révision du règlement de Dublin II.

Dans la continuité du premier débat, la deuxième table ronde avait pour thème la lutte contre la montée de l’extrême droite en Europe, appuyée par les éclairages de Maria Jepsen et Luciole Sauviat ; toutes deux issues de l’institut de formation syndicale de la CES (ETUI). Des ateliers ont ici permis de faire remonter les propositions des membres du Bureau pour lutter contre la montée de l’extrême droite et du populisme. Parmi les idées évoquées : une « Nuit des lumières contre l’obscurantisme », grande marche européenne pour relayer dans tous les pays la « flamme de l’émancipation » ; des campagnes d’affiches chocs sur le thème « Plus jamais ça » ; des argumentaires déconstruisant les programmes d’extrême droite ou encore des journées de mobilisation dans les entreprises.

Le dernier débat était focalisé sur les enjeux sociaux et politiques de l’Europe. L’occasion pour Thiébaut Weber, secrétaire confédéral à la CES, de détailler les avancées obtenus dans le cadre du socle européen des droits sociaux ; « déclaration politique importante bien que juridiquement non contraignante ». S’il a concédé que l’Europe pouvait paraître lointaine des citoyens et sujette à de nombreuses paralysies, il a aussi listé quelques initiatives récentes de la Commission européenne allant dans le bon sens : la création d’une autorité européenne du travail, visant à mieux informer les salariés détachés sur leurs droits et à mieux lutter contre le « dumping social » ; la directive sur les conditions de travail « transparentes et prévisibles » pour mieux réguler les contrats de travail flexibles ou encore la directive sur l’équilibre vie professionnelle et vie privée, avec la création notamment d’un congé parental de 4 mois (dont 2 mois non transférables) et d’un congé aidant de 5 jours. Louis Baron, chargé de mission à la CFDT, a quant à lui développé les propositions de la CFDT au niveau européen, comme l’instauration d’un salaire minimum dans chaque pays (équivalent à environ 60% du salaire médian) ou le renforcement du budget européen (en le faisant passer d’environ 1% à 3 ou 4%). Jean Lapeyre, ancien secrétaire général adjoint de la CES, a aussi participé aux échanges, en apportant un éclairage historique sur la construction de l’Union européenne.