Claire Bonhomme (Sgen Versailles) : " Plus on est jeune et inexpérimenté, plus on risque d’être affecté à la dernière minute "

Publié le 29/10/2018

Professeure d’histoire et géographie à Savigny-sur-Orge (91), élue en Commission administrative paritaire (CAP) et membre de la Comission executive du Sgen Versailles, Claire Bonhomme nous éclaire sur les problématiques liées aux débuts de carrière dans l’Éducation nationale.

" Les collègues qui débutent et sont affectés en Île-de-France ont d’abord des difficultés à trouver un logement. Plus encore quand ils arrivent sans poste fixe sur des « zones de remplacement », pouvant couvrir un département entier. Lorsqu’on est remplaçant, on peut être affecté sur un ou plusieurs établissements et l’incertitude liée à l’affectation peut durer longtemps. Les plus chanceux sont affectés en juillet, les autres fin août voire après la rentrée. Plus on est jeune et inexpérimenté, plus on risque d’être affecté à la dernière minute. C’est d’autant plus injuste qu’en tant que débutant, on a besoin de consacrer plus de temps à la préparation des cours. À cela s’ajoutent un tas de problèmes pratiques pour nos nouveaux collègues, qui ont besoin d’avoir les bons manuels, un code pour les photocopies, etc. Quand on change d’académie, il faut aussi penser à tous les papiers pour pouvoir être payé en temps et en heure ! Ce qui n’aide pas – évidemment – à trouver un logement…

Le Sgen-CFDT de Versailles revendique que les néo-titulaires sur zone de remplacement (...) puissent être affectés en priorité au début de l’été

Face à cela, le Sgen-CFDT de Versailles revendique que les néo-titulaires sur zone de remplacement (TZR), qui passent du statut de stagiaire à fonctionnaire titulaire, puissent être affectés en priorité au début de l’été, ce qui pourrait leur permettre de chercher un logement et de préparer leurs cours sereinement. Mais cette revendication ne fait pas l’unanimité auprès des autres syndicats qui considèrent que ce serait un passe-droit vis-à-vis des collègues TZR plus expérimentés. C’est à l’État employeur d’en faire une priorité ! Nous demandons aussi un meilleur accompagnement des néo-titulaires. Il n’est pas normal qu’après une année de stage, on débute dans le métier sans soutien ou sans accompagnement. L’enjeu c’est que les profs aient envie de rester dans le métier. On a déjà du mal à recruter aux concours ! Les nouvelles grilles, avec l’accord Parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR), ont permis de revaloriser un peu les salaires de début de carrière. Mais ce n’est pas suffisant. "