Accueillir les salariés : l’interpro engagé

Publié le 06/07/2018

Quelques semaines avant la mise en place des nouvelles unions territoriales interprofessionnelles qui visent notamment à renforcer la proximité avec les adhérents et les salariés, Solidaires fait le point sur le rôle de l’interprofessionnel dans l’accueil des salariés.

La CFDT Hauts-de-Seine en plein coeur de La Défense

Chacun des huit secrétaires des unions départementales (UD) l’affirme : les permanences d’accueil des salariés proposées au siège des UD ou dans les unions locales sont primordiales pour l’interprofessionnel de proximité. « Une sorte de mission de service public », avance Raphaël Breton, de l’UD de Seine-Saint-Denis. « Ces permanences font la réputation et la notoriété de la CFDT », renchérit Patrick Labboz, pour le Val-de-Marne. Dans les territoires plus éloignés de Paris, « elles sont essentielles car il est important de montrer une présence constante », expliquent à la fois Marc Francon pour la Seine-et-Marne et Olivier Dacheux pour le Val-d’Oise.

Des formes diverses
Les salariés se tournent souvent vers la CFDT via l’inspection du travail, la maison de justice ou encore le conseil des prud’hommes. Avec ou sans rendez-vous, les permanences s’organisent en complémentarité de celles des syndicats professionnels. Le plus souvent généralistes – et plutôt orientées sur le droit du travail – elles peuvent aussi être thématiques : sur le logement, comme à l’UD de Seine-Saint-Denis en coopération avec l’Agence départementale d’information sur le logement (ADIL), pour la régularisation des salariés sans-papiers, en particulier à Paris et en Seine-Saint-Denis… À l’UD des Hauts-de-Seine, « elles sont complétées par un dispositif d’accueil téléphonique, un ‘O8’, ouvert chaque matin au public, qui permet de répondre aux premières questions », explique le secrétaire général, Vincent Pigache. Certains responsables ont le projet de renforcer ces accueils thématiques, à l’instar de Raphaël Breton : « Nous
souhaitons relancer une permanence en partenariat avec la CPAM et la CAF pour faciliter l’accès aux droits et le traitement des demandes des allocataires ». Certains envisagent aussi des partenariats avec les structures CFDT de retraités pour faciliter l’accompagnement des personnes dans leur dossier de retraite.

Analyser la demande
L’analyse de la demande est une étape cruciale. La plupart du temps, ce sont les assistantes qui posent les premières questions et organisent le planning. Les Unions départementales ont construit des outils de recueil des informations facilitant le suivi du salarié. Généralement, l’entretien est réalisé par les conseillers prud’hommes, conseillers du salarié et défenseurs syndicaux. « La tenue de permanences fait partie intégrante de leur mandat », souligne Patrick Labboz. « Nous sommes souvent
sollicités sur des licenciements, rapportent Vincent Guérin et Olivier Dacheux. Dans ce cas, les acteurs du juridique vont assurer le suivi de la procédure. Mais il peut aussi s’agir de problèmes de changement d’horaires ou de refus de congés. Beaucoup de ‘petites questions’ – que les salariés se posent parfois a posteriori – et qui nécessitent un simple éclaircissement ».

Consolider la mission
L’accueil au sens large – des salariés mais aussi des adhérents – a été au coeur de la réflexion sur l’évolution de l’interprofessionnel francilien actée comme priorité lors du congrès de l’Union régionale en 2017. « Nous devons aller à la rencontre des salariés, sur leurs lieux de travail, mais il nous incombe aussi de développer de nouveaux accueils, au plus près des bassins d’emploi », indique Philippe Lengrand. Les quatre futures Unions territoriales interprofessionnelles, avec l’Union régionale, auront à réfléchir à l’implantation, à la visibilité, et aux compétences nécessaires pour renforcer ces permanences. Elles auront également à partager leurs pratiques, à se coordonner sur les territoires et à réfléchir aux moyens de faciliter l’adhésion.

Retrouvez en pièce-jointe les interviews de Laurence Baudhuin et Christophe Dague, respectivement secrétaires généraux des UD de l'Essonne et de Paris.