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Congrès de l’Union régionale : bilan de la mandature et perspectives

Publié le 22/06/2021

À deux mois du congrès de l’Union régionale qui se tiendra en septembre à Montrouge, Diego Melchior, secrétaire général de la CFDT Île-de-France, revient sur le bilan de quatre années d’action et présente les évolutions envisagées pour l’avenir. Entretien.

Quels événements ont marqué ces quatre années ?

Le mandat a d’abord été percuté par les ordonnances Macron. Elles ont entraîné un changement important des instances représentatives du personnel et du dialogue social en entreprise. Nous avons ensuite connu la crise des Gilets jaunes, qui a jeté un regard cru sur les inégalités territoriales dans notre pays. En partie en réponse à cela, la CFDT s’est engagée, avec d’autres organisations, dans le Pacte du pouvoir de vivre qui se décline désormais au niveau régional et a permis de construire collectivement de nouvelles revendications.

Le projet de réforme des retraites a ensuite été sur le devant de la scène entre décembre 2019 et février 2020. La CFDT s’est mobilisée contre cette réforme qui était peu lisible et comprenait des mesures injustes comme l’âge pivot. Une mesure que nous avons d’ailleurs réussi à faire retirer du projet. La période récente aura encore été marquée par des nattentats. L’assassinat de Samuel Paty, enseignant de Conflans-Sainte-Honorine qui avait donné un cours sur la liberté d’expression, a profondément marqué la communauté nationale.

Enfin, et j’aurais bien sûr pu commencer par cela, la pandémie a bouleversé le quotidien des citoyens et des travailleurs depuis début 2020. Face à cette crise majeure, la CFDT a su faire face et apporter des réponses d’urgence en accompagnant travailleurs et équipes syndicales.

Quels ont été les principaux axes de travail de l’Union régionale ?

Nous avons tout d’abord renforcé l’accompagnement des équipes syndicales sur le terrain. Et ce, à tous les niveaux : revendicatif, organisation, communication... Cet accompagnement est devenu l’axe principal de l’activité de l’union régionale.

Par ailleurs, nous avons développé notre proximité avec les adhérents et les travailleurs, y compris pendant les périodes de confinement, avec les boîtes mail « Covid », les opérations « Réponses à emporter », la mise en avant du Conseil en évolution professionnelle (CEP), etc. L’accompagnement des équipes et la proximité avec les adhérents et travailleurs ont été les deux piliers de notre action.

L’accompagnement des équipes et la proximité avec les adhérents et travailleurs ont été les piliers de notre action
Quelles évolutions envisages-tu pour le prochain mandat ?

Sur l’accompagnement des équipes et des militantes et militants, je pense que l’on peut encore monter en puissance avec le dispositif ARC. En matière de proximité, il faudra sans doute rendre nos actions et les résultats qu’elles produisent encore plus visibles et travailler davantage en mode projet. L’interprofessionnel francilien devra aussi beaucoup plus penser la proximité en termes de bassins de vie et d’emploi.

La relance de la dynamique du développement syndical fait partie de nos priorités.

La relance de la dynamique du développement syndical fait également partie de nos priorités. Pour peser davantage, nous devrons continuer à faire progresser notre nombre d’adhérents dans la région. Enfin, nous devrons être en capacité de mieux valoriser à la fois ce que la CFDT offre à ses adhérents et militants et ce qu’elle obtient en termes de droits pour les travailleurs franciliens. Sur l’action revendicative, iil nous faudra porter fermement nos revendications pour la région auprès des décideurs et exiger des résultats tangibles pour les Franciliennes et les Franciliens. Par exemple, la CFDT Île-de-France est engagée depuis longtemps sur le sujet de la qualité de l’air. Il est donc important de continuer à interpeller les employeurs comme les pouvoirs publics pour obtenir des engagements fermes de leur part.

Quelles priorités sont mis en avant pour la région ?

Nous en avons identifié quelques-unes dans notre résolution d’orientation générale. Nous sommes aussi allés à la rencontre des syndicats franciliens pour développer certains thèmes. D’abord, en termes d’emploi et de formation professionnelle, domaines de compétences du Conseil régional, nous attendons du concret au travers du Pacte régional d’investissement dans les compétences, par exemple. En particulier pour les jeunes, qui ont davantage subi les effets de la crise. Nous attendons aussi que des engagements soient pris sur la décarbonisation de la région, au travers de politiques publiques qui visent à réduire l’émission de particules polluantes.

Un autre sujet concerne l’aménagement du territoire. Il ne s’agit pas de demander précisément une ligne de métro à tel ou tel endroit, mais plutôt que les partenaires sociaux et la société civile soient associés aux chantiers du Grand Paris Express ou à celui des JO… Tous ces sujets seront ouverts au débat lors de notre congrès à Montrouge en septembre.

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