J.Garcia (Snapac-CFDT) : « 270 000 intermittents sont menacés de perdre leur emploi »

Publié le 29/10/2020

 Secrétaire général du Syndicat national des artistes et des professionnels de l’animation, du sport et de la culture (Snapac-CFDT), qui regroupe près de 1 200 adhérents dont une grande partie en Île-de-France, Jean Garcia nous fait part de ses craintes pour l’emploi dans les champs culturels et sportifs.

"Le plan de relance de 2 milliards d’euros proposé par le ministère de la Culture nous semble être une première étape nécessaire. Mais ce plan Jean Garcia (Snapac) retouched manque de fléchages clairs et surtout d’une stratégie globale. Nous craignons qu’il ne profite qu’aux plus grosses entreprises et que les salariés les plus précaires – comme les salariés intermittents, dont la grande majorité gagne à peine plus de 1 000 euros par mois – en soient les grands perdants.

L’année blanche, que nous avons obtenue, prolonge les droits des intermittents jusqu’au 31 août 2021. Elle devait permettre aux artistes et techniciens de garder un filet de sécurité pour rechercher du travail et reconstituer leurs droits. Mais l’interdiction de travailler, par la force des choses, empêche de faire ses heures. Combien de temps restera-t-il pour effectuer ses 507 heures minimum (seuil à partir duquel se déclenche l’indemnisation d’aide au retour à l’emploi, NDLR) en 2021 ? Huit, six, quatre, deux mois ? Nous savons déjà qu’une reprise à grande échelle se ferait au mieux au printemps prochain, voire à l’été. 270 000 travailleurs concernés par l’intermittence sont menacés de perdre leur emploi durablement. Et parmi eux, près de 150 000 travailleurs n’ont pas fait leurs heures et ne sont donc pas indemnisés.

Les artistes-mandataires – qui avancent les frais de transport, de matériel et les loyers – sont les autres grands oubliés du plan de relance. En plus d’avoir connu un été morose, ils se retrouvent à payer des crédits alors qu’ils n’ont quasiment plus de revenus. Pour eux, nous demandons des suspensions ou allègements de crédits. Sans quoi, beaucoup ne pourront plus exercer leur activité."