Élections municipales à Paris : les candidats face à la CFDT

Publié le 03/03/2020

Le 27 février, la CFDT Paris a organisé une rencontre au cours de laquelle les principaux candidats à la Mairie de Paris ont pu faire une courte présentation de leur programme et ont répondu aux interpellations des adhérents parisiens. Morceaux choisis des questions/réponses avec la salle.

© Anne Bruel / Infocom CFDT

L’organisation est réglée comme du papier à musique. Chacun des sept candidats dispose de 30 minutes : 10 minutes pour dérouler son programme, 10 minutes pour éclaircir certains points avec les animateurs de la rencontre et 10 minutes pour échanger avec l’auditoire. Au fil de la matinée, les candidates et candidats interviennent sur différents sujets de la campagne parisienne : logement, transports, transition écologique, démocratie participative, services publics, sécurité, propreté, etc. Auparavant, une cinquantaine de questions leur avait été adressée. Ce document, fruit d’ateliers participatifs entre militants parisiens et responsables interprofessionnels de la CFDT Paris, offre aussi une source riche en information sur les propositions des candidats.

Co-fondateur du mouvement « Parisiennes, Parisiens », Cédrick Allmang est le premier à monter les marches de la scène spécialement dressée aux couleurs de la CFDT dans la salle du Conseil national confédéral. Sans surprise, sa proposition phare suscite une question du public : « Comment envisagez-vous la circulation autour de Paris si vous supprimez le périphérique ? ». Géographe de formation, le candidat rappelle d’abord que « Paris est la seule capitale au monde à avoir une rocade à 5 km de son centre ». Sa liste propose ainsi un plan de contournement de la capitale pour ceux qui traversent la région sans avoir besoin de passer par Paris. « Ce n’est pas intuitif mais si l’on supprime le périph’, on circulera mieux car la saturation de la rocade entraîne le blocage des routes tangentielles », explique-t-il.

Statut des agents, police et JO
Représentant la liste emmenée par Agnès Buzyn (LREM), Bruno Parent insiste de son côté sur l’importance de donner plus de pouvoir aux maires d’arrondissement pour piloter l’action publique sur le terrain. Que ce soit en matière de propreté, d’espaces verts ou de voirie. Une proposition qui suscite des interrogations chez les adhérents du syndicat CFDT des services publics parisiens, venus en nombre. « Allez-vous maintenir le statut des agents de la ville de Paris ? », l’interpelle une militante. « Oui, bien sûr, clarifie Bruno Parent. Si les sujets opérationnels seront aux mains des maires d’arrondissement, la gestion des personnels restera dépendante de l’Hôtel de ville ».

C’est ensuite à Gilles Mentré, porte-parole de Rachida Dati (LR), de préciser le projet de sa liste. Questionné sur les missions qu’il donnerait à la police municipale, il répond que « l’objectif est que cette police municipale soit entièrement dédiée à la lutte contre les incivilités et la délinquance du quotidien. Et il est important que les policiers soient armés car ils sont aujourd’hui, aux yeux de certains, des cibles », défend-il.

Co-candidate de La France insoumise, Danielle Simonnet est quant à elle interrogée sur l’une de ses propositions chocs : le référendum sur l’organisation des Jeux olympiques de 2024 à Paris. « Quelles seront les conséquences en cas d’annulation ? », demande un adhérent peu convaincu par la proposition. « Pour nous, le projet est une aberration écologique et financière, pose-t-elle d’abord. L’expérience nous montre que, malgré des investissements pharaoniques, les retombées économiques sont toujours surévaluées par les autorités. En cas d’annulation, nous nous battrons pour contester les pénalités. Mais quoi qu’il en soit, ces pénalités coûteront moins cher que la tenue des JO ! »

Nouveaux parcs, Grand Paris et migrants
Place ensuite au candidat écologiste, David Belliard. Invité à préciser l’emplacement des parcs qu’il souhaite créer dans Paris, il évoque les dernières friches SNCF existantes à Bercy-Charenton (12e) et dans le nord-est (18e). « Soit une surface de 100 hectares, équivalente à quatre fois la taille des Buttes Chaumont. Nous voulons aussi stopper la bétonisation, re-végétaliser les berges de Seine ou encore transformer la moitié des places de parking en surface en petits jardins », détaille-t-il.

Cédric Villani, le candidat dissident de LREM, est quant à lui interrogé sur sa vision du Grand Paris – « le défi le plus important qui nous attend pour résoudre les questions de pollution ou de logement » – mais aussi sur son projet pour la Seine. « C’est sans doute la plus ‘belle avenue’ de Paris, juge-t-il. Nous devons acheminer davantage de marchandises via la Seine. Ce qui réduira le nombre de camions sur nos routes », propose le mathématicien, chef de file de la liste « Le nouveau Paris ».

Vient le tour de l’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, qui – avant de présenter son programme – tient à dresser un bilan de ces six années passées à l’Hôtel de ville. Avec une attention particulière portée à la crise des migrants et réfugiés. « Pendant la crise de 2015, nous nous sommes sentis un peu seuls pour gérer l’afflux et l’accueil de migrants et réfugiés, ce qui est d’abord une compétence de l’État, rappelle-t-elle, avant de poursuivre. Quand vous n’avez plus rien, que vous êtes sous les bombes, vous regardez là où il y a de la lumière et vous y allez. Le défi de l’accueil des migrants va continuer de se poser dans toutes les grandes villes », juge la tête de liste de « Paris en commun » qui en a fait un sujet fort de sa campagne.

ITW Eloise CFDT Paris

Les réponses des candidates et candidats au questionnaire sont en ligne sur cfdtparis.com.