Projets phare sur les territoires

Cette réforme entérine la création des UTI de l’Ouest francilien (92, 95), du Sud francilien (78, 91, 94), de l’Est Francilien (93, 77) et de Paris. Les unions départementales existantes n’ont plus de rôle politique mais une fonction opérationnelle et de proximité. Les UTI, de leur côté, ont un premier challenge à relever : créer une nouvelle identité collective territoriale, en lien avec les équipes syndicales et les mandatés. « Nous devons démontrer l’efficacité de cette réforme et prouver qu’elle permet à la CFDT de mieux vivre sur les territoires. Pour cela, il faudra accompagner les nouvelles équipes », soutient Philippe Lengrand, secrétaire général de la CFDT Île-de-France. « Nous devrons aussi essayer des choses nouvelles pour donner envie aux militantes et aux militants de s’investir », ajoute Patrick Labboz, secrétaire général de l’UTI du Sud francilien.

Au plus près des salariés
À l’UTI de Paris, comme l’assure François Bon, « il sera essentiel de faire en sorte que le 7/9 – l’immeuble des syndicats parisiens et de la CFDT Paris – soit le lieu d’accueil de tous les salariés parisiens et un lieu de travail qui facilite l’action des équipes locales ». Pour renforcer la proximité avec les salariés, toutes les UTI prévoient de réfléchir à l’implantation de leurs accueils. « À l’UTI de l’Ouest francilien, précise Vincent Pigache, un inventaire des lieux et des horaires de toutes les permanences a été effectué et est largement diffusé ». Pour le vaste et contrasté territoire de l’UTI de l’Est francilien, Raphaël Breton fait part de ses pistes de réflexion : « Nos lieux de proximité doivent être situés au plus près des bassins d’emploi et des sections d’entreprise du territoire. Nous avons un très gros enjeu autour de l’ouverture, que j’espère prochaine, de la Maison des organisations syndicales de la zone aéroportuaire de Roissy (Moszar). Mais beaucoup d’autres lieux pourraient être investis, comme Marne-la-Vallée, La Plaine- Stade-de-France ou encore Champs-sur-Marne ». À Paris, François Bon pense aux Halles ou à la place d’Italie. Quant au Sud francilien, « l’élément fédérateur, c’est bien sûr le plateau de Saclay », rappelle Patrick Labboz. Chacun en est conscient, il faudra aller chercher les salariés là où ils sont et multiplier les initiatives pour aller à leur rencontre.

À chaque territoire ses priorités
Chaque UTI a ses priorités, construites à partir du plan de travail régional, des réalités territoriales et des attentes des équipes locales. Ainsi, l’UTI du Sud Francilien met par exemple en avant la prévention des violences faites aux femmes et l’UTI de l’Ouest la santé au travail et la prévention des risques psychosociaux. « C’est un thème qui préoccupe beaucoup les cadres et nous allons créer une cellule d’accompagnement avec une psychologue du travail, un juriste et un syndicaliste, détaille Vincent Pigache. Nous souhaitons aussi mobiliser les équipes autour du burn-out ». À Paris, un groupe de travail est lancé autour du travail dominical. Dans le 77/93, « la problématique transport/logement est importante car les salariés vivent rarement sur place, explique Raphaël Breton. De même, il y a une carte à jouer auprès des équipes dont le siège social bascule de Paris ou La Défense à la Seine-Saint-Denis ». Les UTI développent également des actions autour des TPE, pour lesquelles l’accompagnement par l’interprofessionnel est indispensable.

Tous, enfin, ont le projet de développer les lieux de débat avec les adhérents. Pour renforcer la démocratie interne à la CFDT mais aussi, et surtout, pour donner envie aux militantes et aux militants de s’investir davantage dans l’organisation.