Complémentaire santé : "Il nous fallait un contrat pas cher, qui couvre bien et facile à utiliser"

Publié le 17/06/2019

Entretien avec Jean-Michel Mourouvin, secrétaire général du Syndicat national des métiers de l’insertion (Synami-CFDT), qui a négocié une complémentaire santé pour son champs professionnel.

Quel était votre objectif au moment d’engager les négociations de l’accord de branche sur la complémentaire santé ?
Nous voulions un accord inventif, en lien avec la typologie des salariés que nous représentons : ceux des missions locales (environ 13 000) et ceux en atelier chantier d’insertion (12 000 encadrants techniques et près de 40 000 salariés en insertion). Ces derniers travaillent surtout dans des petites boîtes ou associations – de type Emmaüs ou Restos du coeur – et peuvent cumuler des problèmes de logement, de santé et d’emploi. Beaucoup travaillent à mi-temps et sont en dessous du seuil de pauvreté. Et s’ils peuvent aller chez le généraliste, ils n’ont en général pas les moyens de passer un scanner ou de consulter un spécialiste. Pour eux, il nous fallait donc un contrat pas cher, qui couvre bien et facile à utiliser.

Qu’avez-vous réussi à négocier ?
Comme nous voulions un produit sur-mesure, nous avons invité les opérateurs à aller sur le terrain et rencontrer les salariés afin de nous proposer une prestation adaptée. Pour garder un tarif abordable, nous avons décidé de donner la priorité aux soins pour les dents, la vue et le dos et de renvoyer aux options certains soins. Le groupe Aésio a joué le jeu et nous a proposé un contrat de base avec de bonnes garanties pour seulement 15 € par mois. Aussi, pour éviter le renoncement aux soins, dans un champ où près de 40 % des salariés sont en difficulté avec l’écrit, nous avons insisté pour que la prise de contact soit simplifiée.

Comment les salariés ont-ils accueilli cet accord ?
Globalement, bien. Les salariés en insertion ont par exemple apprécié de pouvoir bénéficier de quatre séances par an d’ostéopathie.
Une prestation utile pour la prévention ! Pour les salariés permanents, dont certains étaient déjà bien couverts, il y avait la crainte d’un nivellement par le bas. Au final, ils conservent de bonnes garanties, en option certes, mais à un tarif correct.