Grand débat : la CFDT engagée en Île-de-France

Publié le 18/03/2019

La CFDT a décidé de s’investir dans le grand débat national, en portant haut et fort ses valeurs et en donnant la parole aux adhérents et citoyens pour construire ensemble des solutions à la crise sociale que le pays connaît. Tour d’horizon des initiatives menées en Île-de-France.

Grand débat régional à Bobigny, le 22 février, avec le collectif les Places de la République

La hausse des prix du carburant décidée dans le cadre de la transition écologique a catalysé fin 2018 un mouvement de colère, coordonné essentiellement via les réseaux sociaux. La parole multiple et souvent contradictoire que cette mobilisation a libérée est le symptôme d’un manque d’écoute des citoyens dans notre pays. D’où l’importance de renforcer le dialogue social dans les entreprises et les fonctions publiques, le dialogue entre le gouvernement et les corps intermédiaires ou entre l’État et ses administrations. Face aux expressions de colères multiformes des « gilets jaunes », le syndicalisme peut construire des réponses sur les questions de mobilité, de grande précarité, de pouvoir d’achat, de transition écologique ou encore de fiscalité. À condition bien sûr, qu’il soit pris au sérieux et invité à participer aux négociations, pour pouvoir jouer pleinement son rôle de corps intermédiaire.

Une confiance à restaurer
La CFDT a décidé de s’investir à sa juste place dans le grand débat national. Très tôt, elle a incité ses adhérentes et adhérents à participer aux débats qui s’organisent sur leur territoire. La CFDT a également organisé ses propres débats locaux, ouverts à tous, afin notamment d’aller à la rencontre de ceux qui se détournent des syndicats. Des débats qui ont donné lieu à chaque fois à des restitutions envoyées aux participants et déposées sur la plateforme gouvernementale.

Dans notre région, 16 débats ont été organisés par la CFDT Île-de-France, sous des formes diverses. Des syndicats franciliens ont également organisé des rencontres. Un kit d’animation confédéral a été rapidement fourni aux militants pour leur apporter des éclairages sur les thématiques du débat. À Paris, par exemple, l’Union territoriale interprofessionnelle (UTI) a lancé quatre rencontres sur un temps très court, entre fin janvier et début février. Fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, services publics et territoires, transition écologique… « Quelle que soit la thématique, on constate que les participants ont besoin de s’exprimer, précise François Bon, secrétaire général de l’UTI. Ici, la parole est libre, nous avons fait le choix de laisser les participants s’exprimer sans intervenir. Nous n’excluons pas d’organiser ensuite des soirées thématiques en présence d’experts pour répondre aux questions qui auront été posées. »

L’occasion de rappeler, comme le souligne Philippe Lengrand, secrétaire général de la CFDT Île-de-France, que « les bonnes réponses à la crise que nous traversons se construiront par la délibération collective et l’élaboration d’un projet autour du vivre ensemble. Ce qui passe par des compromis successifs et non par l’opposition bloc contre bloc. »

Avec les Places de la République
À l’initiative de l’Union régionale CFDT Île-de-France, un grand débat s’est aussi tenu le 22 février à la maison des syndicats de Bobigny sous l’égide des « Places de la République » (voir encadré). Plus de 80 participants ont pu ainsi échanger sur les questions d’organisation de l’État, de fiscalité et des services publics ; de transition écologique ; de démocratie et citoyenneté ou encore de pouvoir d’achat. Dans ce département le plus pauvre de France métropolitaine, il a d’abord été souligné l’étranglement financier des collectivités et la régression des services publics. « Il n’y a plus de création de places de crèche alors que les besoins sont importants, illustre un participant. Seules 30 % des familles peuvent avoir accès aux services de la petite enfance, contre 80 % à Paris ».

Des propositions émergent aussi comme l’instauration d’un guichet unique pour l’accès aux droits, le développement d’une pédagogie autour de l’impôt et les services rendus ou encore pour un meilleur fléchage des impôts et taxes liés à l’environnement. Primordiale dans la région, la question du logement est aussi largement présente dans les débats. « C’est une charge qui augmente depuis plusieurs années », note un militant, qui préconise d’accroître les investissements des bailleurs sociaux.

Pour certains participants, il est aussi nécessaire de « consommer autrement » pour « construire une société plus juste et durable ». En d’autres termes, il est urgent de concilier les enjeux sociaux et environnementaux ou « les problèmes de fin de mois et de fin du monde » selon l’expression consacrée. C’est là toute l’ambition des 66 propositions du « Pacte du pouvoir de vivre », présenté par 19 ONG, associations et syndicats (dont la CFDT) début mars.

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