La communication syndicale à l’heure des réseaux sociaux

Publié le 22/03/2018

L’utilisation des réseaux sociaux pour promouvoir l’action syndicale est une pratique qui s’ancre de plus en plus dans le quotidien des équipes. Quels sont les pièges à éviter en termes de stratégie et d’utilisation ? Comment élaborer une communication numérique efficace ? Solidaires explore quelques pistes.

En plein boom depuis dix ans en France, l’usage des réseaux sociaux a conduit les entreprises, institutions, associations, mais aussi les syndicats à repenser leur manière de communiquer. Si la Confédération s’est investie dès 2009 sur Facebook et Twitter, la démarche a été suivie de manière assez inégale par les fédérations, unions régionales, syndicats et sections. C’est pourquoi, en 2016, la CFDT Paris, la CFDT Île-de-France et la Confédération, ont organisé une grande initiative baptisée Résolument Connecté-e-s. L’objectif était alors clair : donner des clés aux militants, à travers des jeux de rôle, pour qu’ils se familiarisent avec certains réseaux sociaux. Une rencontre qui aura permis, avec l’aide d’intervenants spécialisés, de passer en revue les erreurs à éviter mais aussi de partager des bonnes pratiques.
encadre reseaux sociaux cfdt
Un outil parmi d’autres
« Pour être efficace, la communication sur les réseaux sociaux doit d’abord être pensée comme une pièce d’un puzzle plus large, rappelle Brigitte Rizzo, secrétaire régionale en charge du développement. En somme, être intégrée dans une stratégie globale, en complément des rencontres de terrain et des autres outils : affiches, tracts, campagne d’e-mails et/ou SMS… ». D’où la réflexion actuelle de l’IREFE et de l’Union régionale sur l’intégration en 2019 d’un module de formation sur l’utilisation des réseaux sociaux dans la formation « Réussir sa communication écrite ».

D’ores et déjà également, dans le cadre de la campagne des élections fonctions publiques, des formations aux réseaux sociaux ont été programmées tout au long de l’année (voir interview ci-dessous). « Avant d’investir un réseau, il faut s’interroger sur l’intérêt que ça représente pour l’action syndicale, ajoute pour sa part Diego Melchior, secrétaire général adjoint. Quels contenus veut-on mettre en avant et pour quelle cible ? Avec quelle fréquence ? Comment augmenter son audience ? », questionne-t-il.

À chaque réseau son public
Car chaque réseau a bien ses spécificités. S’il est aujourd’hui quelque peu délaissé par les plus jeunes pour Snapchat ou Instagram, Facebook reste néanmoins le réseau social le plus populaire en France en nombre d’utilisateurs actifs (voir encadré). Sorte de « lanceur d’alerte », plébiscité par les journalistes et leaders d’opinion, Twitter offre de son côté davantage de réactivité à l’actualité. « C’est un média qui permet de faire du lobbying et de court-circuiter les voies de communication traditionnelles, estime Diego Melchior, qui illustre. Quand le dialogue social ne fonctionne plus dans l’entreprise par exemple, il peut s’avérer pertinent d’interpeller directement son PDG sur Twitter... » Média de réseautage et de recherche d’emploi, Linkedin se révélera pour sa part utile pour toucher un public de jeunes et de cadres. À condition là encore d’avoir des actions et/ou outils pour l’emploi et la formation à valoriser. À chaque réseau son credo donc, mais aussi sa tonalité.

S’ils sont un bon moyen de donner de l’info en temps réel, voire de créer du buzz, les réseaux sociaux impliquent également de respecter quelques règles d’or comme disposer d’une charte de publication, contrôler ses paramètres de confidentialité ou encore se méfier des « fake news » ; en vérifiant ses sources quand on relaie une publication tierce.

Retrouvez plus de conseils et astuces dans le guide CFDT, à télécharger ici.

Emmanuelle Gieux CFDTIlyas Bensaada cfdt