Pacte du pouvoir de vivre : les initiatives se multiplient

Publié le 30/06/2020

La CFDT s’engage pour décliner en Île-de-France les propositions du Pacte du pouvoir de vivre. De premières coopérations entre l’Union régionale et ses partenaires franciliens du Pacte s’amorcent tandis que des initiatives locales commencent à fleurir. 

La CFDT Île-de-France a organisé plusieurs rencontres avec ses partenaires du Pacte du pouvoir de vivre. Ici, une initiative en septembre 2019 à Créteil.

 

En 2019, en réponse aux aspirations exprimées par le mouvement des Gilets jaunes et alors que la société civile dans son ensemble peinait à se faire entendre par le gouvernement, la CFDT et 18 acteurs sociaux (associations, mutuelles, organisations syndicales et étudiantes...) se sont unis pour construire les 66 propositions du Pacte du pouvoir de vivre. Avec une ambition : faire converger les questions écologiques, sociales – « les problèmes de fin du monde et de fin du mois » selon l’expression désormais consacrée – et démocratiques.

Coopération régionale

Avec la crise et l’urgence dans laquelle se retrouvent de nombreux travailleurs, la CFDT Île-de-France a renforcé ses échanges avec plusieurs partenaires franciliens comme la Cimade (association d’aide aux migrants et réfugiés), la fondation Abbé Pierre (association de lutte contre le mal-logement) ou encore la Mutualité française Île-de-France (acteur de la protection sociale). Une réunion à distance s’est notamment tenue le 16 avril entre 11 organisations pour échanger sur les difficultés rencontrées sur le terrain et évoquer de futures actions communes. La CFDT Île-de-France s’est aussi engagée dans la constitution de « groupes Pacte du pouvoir de vivre » pour représenter le collectif au sein d’instances paritaires comme les CAF, les CPAM ou le Ceser. Dans cette dynamique, une première rencontre est prévue le 9 septembre avec la Mutualité française d’Île-de-France. « Si la crise que nous traversons jette une lumière abrupte sur les défaillances de notre société, elle nous invite aussi à faire émerger des solutions pour répondre à l’urgence sociale, environnementale et démocratique », juge Olivier Clément, secrétaire régional.

Concrètement, de premières coopérations sont à l’œuvre dans les territoires. Que ce soit sur le dossier du mal-logement ou celui des travailleurs sans-papiers. « Avec la Cimade par exemple, nous échangeons régulièrement sur les démarches de régularisation, qui diffèrent d’une préfecture à l’autre, souligne Nadia Bosc, secrétaire régionale. Nous allons organiser une réunion d’information commune dans les prochains mois. Nous travaillons également, avec nos unions territoriales interprofessionnelles, à répertorier le nombre de dossiers de régularisation traités par les militants et à renforcer nos permanences d’accueil dédiées », poursuit-elle.

À Paris par exemple, l’union territoriale interprofessionnelle (UTI) a conclu le 2 juin une convention avec la Cimade. « Nous mettons à disposition de l’association plusieurs salles chaque vendredi matin pour la tenue de ses permanences à destination des travailleurs sans-papiers », confirme Éloïse Rousseau, secrétaire générale de l’UTI de Paris. Une convention qui court pour l’heure jusqu’à fin août, mais qui pourrait bien être prolongée au-delà, sous réserve d’accord entre les parties. « La régularisation des travailleurs sans-papiers est l’un des combats historiques de la CFDT Paris. Nous avons d’ailleurs une militante qui travaille à temps plein sur ce dossier », rappelle Éloïse Rousseau.

Initiatives locales

Au niveau local, le Pacte du pouvoir de vivre inspire aussi les militants CFDT. Comme à Colombes et Bois-Colombes (92), où l’union locale de retraités a interpellé les candidats aux élections municipales – hors Rassemblement National – en s’appuyant sur les axes clés du Pacte. « Avec nos adhérents nous avons défini quatre priorités : le logement, la santé, la culture et les transports, détaille Daniel Limballe, secrétaire général de l’Union locale et membre du Bureau régional de la CFDT Île-de-France. Nous avons aussi demandé aux candidats de nous dire comment ils comptent, au cours du mandat, associer les acteurs de terrain aux prises de décision.

Autrement dit, de nous donner leur vision de la démocratie municipale ». Une dernière interrogation qui a semble-t-il peu inspiré les candidats… « Si trois d’entre eux ont répondu à notre interpellation, tous ont soigneusement esquivé de répondre sur ce point », glisse, taquin, Daniel Limballe.

Avant les élections, ce type d’adresses s’est multiplié dans la région. Dans la capitale, les candidats ont participé à un grand débat organisé par la CFDT Paris et répondu aux questions des adhérents (voir Solidaires n°527 – Mars 2020). D’autres structures ont également fait entendre leur voix auprès des candidats via des courriers et questionnaires imprégnés des idées du Pacte. C’est le cas par exemple de la section syndicale CFDT de la mairie d’Aubervilliers ou encore du collectif Vélotaf CFDT, qui regroupe une dizaine de sections syndicales sur le bassin d’emploi de Vélizy-Villacoublay, Châtenay-Malabry, Clamart et Le Plessis-Robinson. Un mouvement s’amorce donc et devrait se poursuivre après le deuxième tour des élections. « À partir des réponses qui nous ont été faites, nous allons désormais faire une analyse transversale des propositions des candidats, en cherchant à mettre en exergue les points qui leur sont communs et sur lesquels nous pouvons avancer », annonce Daniel Limballe.

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