Rassemblement du 3 octobre : de nouveaux visages pour le syndicalisme

Publié le 26/10/2017

Le 3 octobre à la Porte de la Villette, 10 000 militants ont célébré la place de première organisation syndicale de la CFDT dans le secteur privé. Un moment à la fois festif et revendicatif qui fera date. Paroles de militants d'Île-de-France rencontrés le matin du rassemblement.

Elles et ils se prénomment Annick, Rachida, Christophe, Nadim, Aurélie, David, Nadia et Marie-Claire. Tous sont élus du personnel et ont eu à coeur de participer à ce rassemblement national. C’était d’ailleurs une première pour chacun d’entre eux. Tous ont d’abord repris à leur compte l’objectif initial du meeting : fêter la première place de la CFDT dans le privé. Parce que chacun se sent fier de ce résultat. Que la CFDT soit première organisation dans son entreprise, comme c’est le cas pour Christophe Fournier, élu CE chez Monoprix : « Être premier donne beaucoup de responsabilités mais aussi plus de latitude pour négocier. Nous sommes beaucoup plus à l'aise et l’employeur est aussi obligé de nous écouter davantage ». Ou au contraire, parce que ce n’est pas le cas, comme pour Annick Courcier et Marie-Claire Brodfeld du CIC (Banques Île-de France), où la CFDT est en troisième place : « C’est important de trouver le temps de se retrouver pour un moment de convivialité. C’est une manière pour chacun de se booster ».

Les fonctions publiques dans les starting-blocks
Si c’était la première place dans le privé qu’on venait fêter, cela n’a pas empêché les militants du public de se sentir également concernés, comme le souligne Rachida Id Moussa, professeure de Lettres-Espagnol dans un lycée polyvalent des Yvelines et élue suppléante (SGEN Académie de Versailles) : « Public/privé, on travaille tous de la même manière : accompagner les salariés, construire un réseau, faire du collectif pour peser sur les décisions de la hiérarchie. Je souhaite que ce résultat nous permette de créer une dynamique pour progresser dans la fonction publique l’an prochain ». Aurélie Marlet, militante CFDT de crèche parisienne (Syndicat des services publics parisiens), le confirme : « On se prépare déjà pour nos élections de 2018, avec l’objectif de gagner du terrain. »

Éléments de langage
Beaucoup sont venus pour rencontrer des militants d’autres secteurs que le leur. Ils recherchent aussi de l’information ou, comme le dit Nadim, récemment élu au CE de la Caisse des dépôts et consignations (Syndicat SF3C Postes Îlede- France), « des éléments de langage sur la situation ». Ils voient aussi dans ce rassemblement un moyen d’« insuffler une dynamique » (Rachida), de « donner un cap » (Christophe) et parfois de rassurer, car « l’être humain a besoin d’être rassuré » (Nadim). Certains sont en effet inquiets des annonces récentes du gouvernement, comme l’équipe du CIC, qui craint « le regroupement des instances et le risque d’une perte des moyens nécessaires pour faire un suivi sérieux des adhérents ». La priorité, pour David Aubry, délégué syndical CFDT à la RATP, est donc « d’informer les salariés et les défendre ». Pour lui qui est aussi conseiller du salarié, « les entreprises font parfois ce qu’elles veulent parce que les salariés ne sont pas informés. C’est donc à nous de leur faire connaître leurs droits ».

Retour sur les pratiques
Au détour des échanges, chacun a à coeur de revenir sur ses propres pratiques. Chacun reformule et reprend à son compte la stratégie de la CFDT. Pour David, « la clé dudéveloppement est d’aller sur le terrain. Dans mon entreprise, nous nous en étions éloignés, mais nous y retournons. Et le fait d’être premier peut réduire l’appréhension des salariés à nous rejoindre. » Marie-Claire se prête au jeu de la métaphore affirmant que « les militants ont repris leur valise de commerciaux pour aller vers les salariés ». Quant à Nadia Benkaïd, élue DP et CHSCT dans une Caisse primaire d’assurance maladie (Syndicat francilien des agents de la Sécurité sociale), elle insiste sur l’importance de faire des tournées dans les services : « C’est parce que des militants sont venus me rencontrer sur notre plateforme téléphonique que j’ai fait le choix de la CFDT ! » Pour Nadim, cette première place est le fruit « de la mobilisation des militants, mais aussi de l’image de la CFDT au niveau national. Cela démontre que les valeurs que l’on porte ont une résonance, font sens. Que nous sommes un syndicat qui réfléchit, à l’écoute de la société, qui anticipe les évolutions du monde du travail. Le syndicalisme n’est pas seulement un mur des lamentations », assure-t-il. Rachida, de son côté, insiste aussi sur l’importance de l’image de la CFDT, notamment à l’Éducation nationale : « Il est très important de montrer une image positive de la CFDT, un syndicalisme qui a des valeurs de solidarité, de fraternité et de laïcité et qui cherche des solutions ».

Place aux jeunes militants
Pour Christophe, il reste toutefois beaucoup à faire : « Par exemple, on ne sait pas comment aller chercher la nouvelle génération qui ne voit que rarement l’intérêt du syndicalisme. On est donc dans un moment charnière où il est plus que jamais essentiel de démontrer notre utilité ». Mais Nadia le rassure : « Dans mon champ professionnel, il va y avoir de nombreux départs en retraite. Je suis venue pour montrer à toute la CFDT qu’il y a des jeunes qui militent et qu’ils sont prêts à prendre le relais. Le renouvellement CFDT est assuré ! ». Fiers de la première place de la CFDT dans le privé, ces militants se veulent combatifs pour poursuivre le travail de terrain. À la conquête de la confiance des agents de la fonction publique...

N'oubliez-pas de signer « l’appel des 10 000 » aux organisations patronales, aux employeurs publics et au gouvernement lancé par la CFDT le 3 octobre dernier : cfdt.fr/lappeldes10000