Brexit : la mobilisation des douaniers paie !

Publié le 17/06/2019

Fin du bras de fer aux douanes. Plus de deux mois et demi après les premières grèves du zèle, entraînant bouchons et files d’attente aux frontières, gares et aéroports, l’intersyndicale des douaniers CFDT/CFTC/CGC/ CGT/Solidaires/UNSA/USD-FO a signé à l’unanimité le 17 mai l’accord présenté par le ministère de l’Action et des Comptes publics.

Action devant la direction générale des douanes à Montreuil.

« Nous avons été en partie écoutés, juge David-Olivier Caron, secrétaire général de la CFDT Douanes, première organisation de la profession. Nous avons obtenu des améliorations en matière de rémunérations et l’ouverture de négociations sur les conditions de travail », souligne-t-il. Dans le détail, l’accord prévoit une augmentation nette de 50 € par mois pour les quelque 17 000 douaniers à partir de novembre (65 € à partir de la mi-2021) ainsi qu’une revalorisation des indemnités pour les heures travaillées la nuit, les dimanches et jours fériés à 5,20 € brut pour tous les agents (alors qu’elles varient aujourd’hui de 3,95 € à 5,17 € selon les catégories). « Nous espérons désormais que les négociations sur les conditions de travail vont aboutir à du concret, poursuit David-Olivier Caron. Certains locaux, comme ceux de la Gare du Nord, sont vraiment dans un état déplorable ».

Entamée le 4 mars, la mobilisation des douaniers aura été la plus longue et la plus suivie depuis 2002. « Le Brexit a été le catalyseur d’un malaise plus profond, analyse David-Olivier Caron. Entre 2005 et 2015, nous avons perdu près de 30 % de nos effectifs. Et ce, alors que les flux de marchandises n’ont pas baissé dans le même temps ». Et si l’État recrée des postes depuis 2015 – dont 700 dans la perspective du Brexit – les craintes des douaniers demeurent. « Dans le cadre d’un Brexit dur, ces 700 emplois seront clairement insuffisants », alerte la CFDT-Douanes qui – avec l’intersyndicale – n’a pas encore obtenu satisfaction sur ce point.