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Retraites: marées orange en Île-de-France

Publié le 25/04/2023 (mis à jour le 26/06/2023)

Le gouvernement a choisi de déclencher le 49.3 pour éviter le vote des députés sur sa réforme des retraites. Et de rester sourd à une mobilisation de grande ampleur contre ce projet injuste, en Île-de-France comme sur l’ensemble du territoire. Celle-ci a pris des formes diverses, nouvelles parfois : manifestations, rassemblements en intersyndicale, tractages, collage nocturne dans les rues, rencontres de députés et de sénateurs… Dans les cortèges, les adhérentes et adhérents étaient déterminés, mais aussi gais, enthousiastes, festifs et… inventifs. À chacune et chacun son déguisement, sa pancarte personnelle, son slogan ! 

Si les manifestations à Paris ont un caractère national, elles sont organisées par l’Union régionale Île-de-France, nous explique Patrick Labboz, trésorier. « Notre intersyndicale a lieu juste après la rencontre nationale. Avec les organisations syndicales régionales et les organisations de jeunesse, nous échangeons sur les actions à mener, sur l’ordre des organisations dans le cortège – qui est l’héritage d’un accord assez ancien – et, bien sûr, sur le parcours, qui doit intégrer plusieurs contraintes : un point de départ qui permette le stationnement des cars, un trajet suffisamment long et sur de grandes artères… Il est ensuite soumis à la préfecture, qui le valide ou demande des changements. »
Vient la préparation de la manifestation : ordre du cortège CFDT, choix et gestion des véhicules, commande du matériel de visibilité (stickers, pancartes, ballons…), préparation de slogans, du tractage. Pour la manifestation du 7 mars, le choix a été fait de marquer les esprits avec un char à double étage… qui a fait sensation !

 

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La sécurité avant tout
La sécurité des manifestants est une préoccupation de chaque instant. Hugo Duval, délégué régional et responsable du service d’ordre, veille au grain. « Notre rôle est de permettre au cortège CFDT de partir d’un point A pour arriver à un point B en toute sécurité. Il faut aussi faire de la pédagogie pour que chacun comprenne que nous sommes contraints, pour avancer, par de multiples facteurs, comme la progression de l’ensemble du cortège ou les demandes des autorités. » Le service d’ordre régional est composé de 41 militants – dont dix femmes – issus du public comme du privé. « Nous avons créé un groupe WhatsApp dédié, poursuit Hugo Duval. Nous organisons des réunions de préparation et, pendant la manif, nous nous tenons informés par talkie-walkie : top départ, difficulté éventuelle à l’avant du cortège, mobilier urbain gênant le parcours, itinéraire de délestage… »

 

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Une foule de nouveaux talents
Pour celles et ceux qui ont connu les précédentes mobilisations, notamment celles de 2010, une chose est sûre : les cortèges CFDT ont changé. La fierté des couleurs CFDT est la même, mais l’ambiance festive est aussi au rendez-vous ! Plusieurs militantes et militants se sont même révélés dans l’animation. En témoigne Bernard Martin, secrétaire général du Syndicat francilien communication conseil culture (SF3C), l’animateur « historique » des cortèges CFDT. « Ma première était la manif du 1er mai 2002, dans l’entre-deux-tours de la présidentielle… Ce qui a changé, c’est d’abord l’importance de notre cortège, vraiment très impressionnant. Mais surtout, nous montrons tous une CFDT à la fois déterminée, revendicative et festive. » Bernard a d’ailleurs fait des émules et entraîné plusieurs militants. C’est le cas de
Nancy Joly : « Bernard savait que j’étais musicienne. À plusieurs, nous préparons des chansons, puis nous répétons. Après, on se met dans
l’ambiance ! » Jeune militante, Nancy n’avait jamais participé à des manifestations de cette ampleur. « J’ai été impressionnée par l’organisation. Tout est anticipé ! Du coup on se sent parfaitement en sécurité. Et puis, quand je rentre pour faire ma tournée des bureaux de poste, on me reconnaît ! J’ai même fait des adhésions ! » Les fédérations se sont aussi lancées dans l’animation festive. Fabien Hallet, secrétaire fédéral en charge de la branche lucrative à la fédération Santé Sociaux était « le plus bruyant de l’équipe ». « Quand on s’est réparti les rôles, je me suis dit, pourquoi pas ? On a partagé nos idées, le week-end. Et puis on a cherché un personnage orange, avec une chanson pour aller
avec… » Et voilà, le Casimir CFDT, une des stars de la manif, était né !