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La formation pro'... en questions

Publié le 30/05/2017

La CFDT Île-de-France a réuni, le 31 mars, près d’une centaine de militants pour échanger sur les questions de formation professionnelle continue. Un nombre important, qui témoigne des besoins des équipes d’être informées sur le sujet. Extraits des débats.

Au coeur des échanges de la matinée : les obligations des employeurs et les droits individuels des salariés. Vincent Pigache, chargé de mission sur la formation professionnelle et secrétaire général de l’Union départementale (UD) des Hauts-de-Seine, rappelle d’abord les principales responsabilités de l’entreprise, « qui doit veiller au maintien de la capacité du salarié à occuper un emploi, informer et consulter le comité d’entreprise, organiser les entretiens professionnels tous les deux ans ou encore participer à la contribution unique de formation (1 %) ». Il présente ensuite les principaux droits issus de la loi du 5 mars 2014 : le Compte personnel de formation (CPF), le Conseil en évolution professionnelle (CEP) et l’entretien professionnel.

Le CPF et ses subtilités
Les questions – souvent très concrètes – fusent alors. « Peut-on utiliser le CPF dans le cadre d’un Congé individuel de formation (CIF) ? », interroge un militant. « Oui, mais la CFDT n’y est pas favorable, rétorque Vincent. Contrairement au CPF, qui autorise jusqu’à 150 heures de formation, le CIF donne accès à des formations longues : jusqu’à un an à temps plein ou 1 200 heures à temps partiel. On le recommande donc plutôt dans des cas de reconversion ». Il met en avant les avantages du CPF par rapport à l’ancien Droit individuel à la formation (DIF) : « Le CPF mène obligatoirement à une certification professionnelle, ce qui est un gage de qualité des formations proposées. Aussi, à la différence du DIF, qui verrouillait tout, le CPF permet d’avoir accès à une liste régionale et à une liste nationale de formations ». Une
autre militante interpelle : « Comment faire quand, dans le cadre de l’entretien professionnel, l’employeur vous dit : ‘Je vous ai formé sur le tas’ ? ». Réponse du tac au tac du spécialiste : « Votre employeur doit prouver, à travers une certification, qu’il vous a formée ! Et il ne peut pas vous obliger à utiliser votre CPF pour remplir ses obligations ».

Faire connaître le CEP
Marinette Soler, secrétaire générale adjointe de la CFDT Île-de-France, revient aussi sur l’importance du CEP, dispositif d’accompagnement gratuit et personnalisé dispensé hors de l’entreprise par cinq organismes (Pôle emploi, Cap emploi, Apec, missions locales, Opacif). « Pour les salariés loi travail cfdtde TPE et PME notamment, qui souhaitent faire le point sur leur situation ou construire un projet professionnel, le CEP doit jouer un rôle plus important à l’avenir, défend-elle. Notre rôle, à la CFDT, est d’informer et orienter nos adhérents dans leur parcours professionnel. C’est pourquoi nous expérimentons des permanences régionales sur la formation ».

Après un gros plan sur les évolutions en matière de formation liées à la loi Travail présenté par Marc Francon, secrétaire général de l’UD 77 et chargé de mission sur la formation professionnelle (voir encadré), la matinée se conclut par une présentation du Compte personnel d’activité (CPA), qui regroupe dans un même espace dématérialisé le CPF, le Compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) et le Compte d’engagement citoyen (CEC). Sabine Faist, salariée du Fongecif et militante CFDT, qui a participé aux travaux de construction du CPA au Ministère du Travail, fait découvrir aux participants l’interface du site Internet, tout en livrant son éclairage sur ce dispositif global de sécurisation des parcours.