Violences sexistes et sexuelles : une expo à La Défense

Publié le 17/12/2020

À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, le 25 novembre, la CFDT de l’Ouest francilien a conçu une exposition sur le thème de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Construite en partenariat avec le réseau CFDT’Elles, la fondation FACE et l’autorité régionale des transports Île-de-France Mobilités, cette expo sera d’abord visible à La Défense, avant d’entamer une tournée régionale de locaux syndicaux.

Composée de 9 panneaux, l’exposition donne la parole aux victimes de violences sexistes et sexuelles ainsi qu’aux militants syndicaux qui ont été confrontés à ce fléau sur leurs lieux de travail. Un chiffre met d’ailleurs en lumière le phénomène : une femme sur cinq est confrontée au harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle, selon la dernière enquête de l’IFOP pour le Défenseur des droits (2014).

Accompagner les victimes
« Ici à La Défense, nous apportons régulièrement notre soutien à des salariées victimes de violences sexistes ou sexuelles au travail, rappelle Saadia Jray, secrétaire générale adjointe de l’Union territoriale interprofessionnelle (UTI) CFDT de l’Ouest francilien. Récemment par exemple, nous avons été saisis par une salariée qui était harcelée par son collègue. Une autre fois, c’est toute une section syndicale qui était victime du harcèlement sexiste d’un manager », témoigne-t-elle. À chaque fois, la CFDT passe alors à l’attaque. « Après avoir alerté la direction, nous menons notre enquête, recueillons des témoignages et des preuves matérielles (textos, courriels, etc.) », explique Saadia. Une démarche souvent semée d’embûches. « Dans le cas de harcèlement sexiste ou d’agression sexuelle, les auteurs ont souvent l’art de savoir rester discrets », déplore la militante.

« La peur doit changer de camp »
Pour la CFDT de l’Ouest francilien, cette exposition est d’abord un moyen de sensibiliser les équipes syndicales et de leur donner des armes pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. « Nous mettons en avant des exemples possibles d’actions, apportons des clés juridiques et fournissons quelques contacts utiles », précise Saadia, qui a construit l’expo avec les partenaires. Et si elle est d’abord présentée dans les locaux de l’UTI, ainsi qu’à la CFDT Paris, l’exposition a ensuite vocation à être itinérante et à être prêtée aux équipes syndicales. Une façon aussi de rendre visible le phénomène au sein des collectifs de travail. « En entreprise comme ailleurs, la peur doit changer de camp et la parole se libérer, plaide Vincent Pigache, secrétaire général de la CFDT de l’Ouest francilien. Un impératif d’autant plus fort que les périodes de confinement ont eu tendance à isoler encore davantage les femmes victimes de violences conjugales ou de harcèlement professionnel », poursuit-il.

Demandez l’expo : utiouestfrancilien@iledefrance.cfdt.fr

         

Un guide de prévention des violences sexistes et sexuelles au travail a par ailleurs été élaboré par la CFDT Paris, pionnière sur le sujet via sa campagne « Respecté-e-s » en 2009. Repris ensuite au niveau national et complété, ce guide met en avant les recours possibles en entreprise ou hors de l’entreprise et détaille le rôle que le syndicaliste peut avoir à chaque étape (de l’accueil de la victime à la constitution d’un dossier). Mis à jour fin 2018, le guide est disponible sur ici