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[Dossier] Élections fonctions publiques 2018 : tous mobilisés !

Publié le 29/10/2018

À quelques semaines des élections dans les fonctions publiques, toute la CFDT Île-de-France est mobilisée pour faire campagne aux côtés des syndicats. Baisse du pouvoir d’achat, réduction des effectifs, augmentation de la précarité des emplois, qualité de vie au travail dégradée, et, en Île-de-France, des conditions de vie toujours plus difficiles… Ces élections vont se dérouler dans un contexte particulièrement tendu pour les agents. Solidaires, le journal de la CFDT Île-de-France, fait le point sur quelques grands enjeux de ces élections dans notre région et donne la parole à quatre responsables.

Logement, transport : une situation intenabletract cfdt idf fonctions publiques 2018
L’accès au logement est un véritable casse-tête pour les Franciliens. Les employeurs publics – État, Hôpitaux, collectivités territoriales – ne sont pas à la hauteur des enjeux et des besoins de leurs agents. Les nombreux primo-arrivants dans notre région ont toutes les difficultés à trouver à se loger dans des conditions financières acceptables. Pour certains stagiaires affectés en Île-de-France, par exemple les enseignants, cette difficulté peut même les conduire à renoncer à leur emploi ! C’est le cas également des personnels hospitaliers exerçant leur métier avec des horaires atypiques et qui sont soumis à une double peine : un logement éloigné de leur lieu de travail et une absence de transport collectif avec des horaires adaptés à leurs contraintes professionnelles. Quant à la fonction publique territoriale, l’opacité dans les attributions de logement est presque totale, laissant craindre un clientélisme de la part de certains élus locaux.

Pourtant, des solutions existent ! L’Union régionale les a mises en avant dans un récent tract diffusé auprès des équipes : mutualisation des parcs de logements sociaux ministériels et création d’un organisme d’aide et de services, du même type qu’Action Logement, pour les salariés du privé. Dans le domaine des transports, l’allongement des temps de déplacement domicile/travail, les déménagements d’administrations, les horaires décalés, rendent nécessaires la mise en place de plans de mobilité. Ces dispositifs permettent de trouver des solutions, comme le télétravail, qui concilient vie professionnelle et personnelle.

Les services publics, source de cohésion sociale : attention danger !
Le gouvernement a fait de la baisse des dépenses publiques une des priorités du quinquennat. Des suppressions de postes au sein des services de l’État sont prévues et se traduisent dans le projet de loi de finances 2019 par une réduction des effectifs de 4 500 postes. Mais outre l’État, ces mesures vont également toucher les services de santé et les collectivités locales. L’Union régionale CFDT, aux côtés des syndicats de la fonction publique, est opposée à ces suppressions purement comptables et s’inquiète fortement du risque de voir une diminution des services rendus au public, en particulier dans les territoires défavorisés.

En Île-de-France où les inégalités sociales et territoriales ne cessent de se creuser, les services publics sont souvent le seul lien social existant avec des populations discriminées et reléguées : ils doivent être développés. Les fonctionnaires et agents publics le savent et sont prêts à s’investir davantage. Encore faut-il qu’ils en aient les moyens ! Et si l’Union régionale se réjouit de l’effort fait par l’État dans les zones d’éducation prioritaires (dédoublement des classes de CP et CE1), elle constate également que dans bon nombre de villes, des équipements publics disparaissent ou sont menacés dans leur fonctionnement et donc dans leur finalité, à cause des suppressions de postes dans les secteurs sociaux, culturels, pour la garde des jeunes enfants…

Emploi précaire, des contractuels en attente
Malgré les mesures de résorption de l’emploi précaire dans les fonctions publiques, les contractuels sont toujours nombreux dans chacune des trois fonctions publiques (20 % en moyenne). Et si pour certains, être contractuel est un choix, ce n’est pas le cas de la majorité d’entre eux. Le recours à des contractuels en CDD de courte durée sur des postes permanents non pourvus par des titulaires est de plus en plus fréquent, ce qui n’est pas acceptable. De fait, l’absence de perspectives au-delà de quelques mois fragilise des agents qui vivent dans l’incertitude, et perturbe les services qui les accueillent. Car là encore, cette précarité nuit à la stabilité des organisations et à leur efficacité. Les contractuels sont encore loin d’avoir un « statut protecteur » qui leur garantisse des droits plus performants en matière de recrutement, de rémunération, de formation, de mobilité mais aussi de protection sociale. Bonne nouvelle néanmoins : à l’issue des prochaines élections, ils disposeront tous de commissions consultatives paritaires dans lesquelles siégeront leurs représentants.

Qualité de vie et santé au travail se dégradent
Cette question est centrale pour les agents des fonctions publiques dans une période où ces dernières connaissent de profonds bouleversements. La baisse des effectifs n’est qu’un des éléments qui explique le mal-être qu’ils ressentent. Toutes les enquêtes le montrent, les agents sont attachés aux valeurs et aux missions de service public mais ils regrettent, y compris les cadres, la perte de sens de leur métier. Les fonctionnaires sont souvent sous pression avec des réformes qui se succèdent et des changements réguliers d’organisation du travail pour lesquels ils ne sont généralement pas consultés. Ce qui génère stress et inquiétude au quotidien. C’est pourquoi la CFDT appelle les employeurs publics à ne pas fuir leur responsabilité sociale, pour que les fonctionnaires continuent à être fiers de l’être !