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Animateurs de formation : donner et recevoir

Publié le 06/06/2017

À côté de leur métier et en plus de leurs mandats syndicaux, les « animateurs occasionnels de formation » investissent une troisième activité, celle de contribuer à la formation des adhérents, militants et élus CFDT. Qui sont-ils ? Comment sont-ils accueillis ? Zoom sur ces acteurs au service de la transmission, mais aussi de l’émancipation individuelle et collective.

En 2016, ils étaient quarante animateurs à l’IREFE, l’institut de formation de la CFDT Îlede- France, avec une quasi-parité femmes/hommes – pour une fois plutôt en faveur des femmes. 63 % d’entre eux sont issus du privé, 26 % du public. Certains sont retraités (11 %). Ils animent la moitié environ des formations au catalogue de l’IREFE. Pour réaliser cette activité, le droit privé leur octroie 6 jours de congés supplémentaires qui s'ajoutent à leur congé de formation économique, sociale et syndicale (CFESS). Dans la fonction publique, ils doivent utiliser leurs 12 jours de congé formation syndicale.

Se former pour agir
La « professionnalisation » de la formation est un projet ancien de la CFDT. L’IREFE oeuvre depuis de nombreuses années pour renforcer les compétences des intervenants en formation. C’est ainsi que les formateurs-consultants de l’IREFE sont eux aussi à l’origine des militants CFDT qui ont fait le choix de la formation à plein temps et repris des études pour cela. Ce sont eux qui conçoivent les dossiers pédagogiques et pilotent les formations. Les animateurs occasionnels de formation sont sollicités, accompagnés et formés par l’IREFE. Depuis six ans, l’IREFE a mis en place, pour l'équipe des animateurs, un véritable parcours de formation et de suivi. « Nous tenons vraiment à la notion d’équipe, précise Pascale Lukas, responsable de l’animation de l’IREFE. Pour qu’ils se sentent appartenir à l’IREFE, nous leur devons la même chose qu’à toute équipe : les prendre en compte individuellement et collectivement, les former et les intégrer à la vie de l’institut ».

là où on militait pour convaincre, il faut savoir devenir animateur pour guider

Un parcours d’intégration
Le parcours d’animateur de formation débute par une rencontre, qui permet de préciser les motivations des militants et leur expliquer l’organisation de l’institut. Les futurs animateurs suivent ensuite une formation théorique de 4 jours, où ils appréhendent le rôle spécifique d’animateur de formation syndicale à la CFDT et découvrent les méthodes, techniques et outils pédagogiques. Puis est organisé un stage pratique d’animateur réalisé avec un tuteur, un formateur de l’IREFE ou un animateur expérimenté. Une co-évaluation est réalisée à l’issue de cette étape. « Il est important pour eux de comprendre la nécessité de changer de posture : là où on militait pour convaincre, il faut savoir devenir animateur pour guider, faciliter les apprentissages pour les militants » nous explique Pascale. Pour assurer un bon fonctionnement du système, les animateurs s’engagent à animer trois formations par an pour l’interprofessionnel francilien. Une sorte de « contrat moral » qui est également passé avec leur syndicat.

Trouver son style
L’animation des formations se réalise ensuite à deux, ce qui permet un partage de l’activité qui ne se cantonne pas à transférer des savoirs mais vise à permettre aux stagiaires de se les approprier dans leur activité syndicale. Un temps de préparation est prévu avant chaque formation pour rencontrer son co-animateur avec le formateur consultant et étudier le dossier pédagogique. Un bilan de l’animation est réalisé après chaque formation. « Si, bien sûr, des savoirs et des techniques sont nécessaires, on apprend aussi en faisant et chacun doit trouver son style, rappelle Pascale. Mettre à distance son activité syndicale, la transformer en expérience et en faire un objet d’apprentissages et de compétences, c’est une autre façon de contribuer au développement de la CFDT ».

L’ensemble des formateurs consultants, assistantes administratives et animateurs occasionnels de formation se retrouvent chaque année lors de la « rencontre des animateurs » pour confronter leurs expériences et perfectionner leurs pratiques pédagogiques