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Handicap : solidarité à l'hôpital d'Aulnay

Publié le 18/12/2014 (mis à jour le 20/01/2015)

Le 28 juillet, la section syndicale CFDT de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois (Santé-sociaux Seine-Saint-Denis) a mené une action de soutien à un collègue handicapé. Une journée partagée entre sensibilisation des agents et rencontre avec le directeur de l’établissement. Reportage.

Le jour se lève à peine sur le Centre hospitalier intercommunal Robert Ballanger que l’équipe CFDT - composée de militants locaux et responsables de l’interprofessionnel francilien - est déjà à pied d’œuvre. Premier objectif du jour : sensibiliser les agents, à travers une distribution de tracts alertant sur la situation de Georges Mensah, adjoint administratif au laboratoire d’analyse médicale, atteint d’une certaine forme de sclérose en plaque. Se déplaçant en fauteuil électrique, le jeune homme travaille depuis deux ans entre deux postes : l’un aménagé et isolé à l’entrée du labo, l’autre, non aménagé, au cœur du labo. Une semaine sur cinq (voire plus en cas d’absence de collègue), il quitte ainsi un poste adapté à son handicap, pour un autre qui ne l’est pas. « La direction justifie ce roulement par le besoin de ne pas isoler Georges. Le problème, c’est que sur ce second poste, la chaîne de déplacements est complètement inadaptée. explique Marylène Morvan, la secrétaire de section CFDT de l’établissement. Georges est obligé de faire lever trois personnes pour se rendre aux toilettes », étaye-t-elle, sous les yeux indignés du comité de soutien formé pour l’occasion.

Des conditions de travail indignes
Serge Lallemand, l’ami et collègue de toujours, adhérent CFDT, évoque– amer - « les tensions avec des collègues qui n’acceptent pas que l’on adapte ce second poste à son handicap ». L’intéressé confirme : « J’entends des soufflements, des petites remarques  quand je suis obligé de les déranger ». Le malaise est évident. Un tour du propriétaire finit de nous convaincre que la chaîne de déplacement est clairement mal conçue et humiliante pour lui. Georges expose un à un les problèmes qui se posent sur ce lieu de travail : accès difficile voire impossible au réfrigérateur (où il entrepose les tubes qu’il réceptionne), casier du vestiaire confiné derrière la porte d’entrée, nécessité d’emporter tout son matériel à chaque changement de poste…

Vers une convention avec le FIPHFP
Après la distribution de tracts à plus de 600 personnes, une rencontre avec le directeur de l’établissement, M. Pinson, est également programmée. L’équipe CFDT est épaulée par deux administrateurs CFDT du Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) : Joëlle Delplanque, permanente d’Interco 78 à la mairie de Conflans-Sainte-Honorine ; et Jean-Baptiste Guinot, permanent du syndicat Santé-Sociaux 94. Ensemble, ils avancent leurs propositions : ou les deux postes sont aménagés, ou Georges reste de manière définitive à son poste principal. Une dernière solution qui a aujourd’hui les faveurs de l’intéressé, usé par le climat de tension qui règne sur son second lieu de travail.

L’idée d’une convention avec le FIPHFP est également abordée avec la direction. « Ça permettrait à l’établissement d’éviter d’avoir à avancer les frais de mise aux normes des locaux », argumente Joëlle. Le directeur de l’hôpital se laisse ici facilement convaincre. Mais sur la situation de Georges, il suspend toute décision à la rencontre avec l’équipe et l’encadrement, prévue le 23 septembre (voir encadre en pièce jointe). « Je pense qu’il  a compris que ce n’était pas simplement un problème d’adaptation de poste mais également un problème relationnel » , se félificite Marylène. En parallèle de cette mobilisation, la section CFDT de l’hôpital a activé d’autres leviers d’action, en alertant l’inspection du travail – qui se dit attentive à l’évolution du dossier – ou encore mis l’affaire à l’ordre du jour du prochainComité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail(CHSCT). La balle est donc maintenant du côté de la direction de l’établissement. Qui, on l’espère, prendra rapidement les mesures adéquates.