Crise sanitaire : la CFDT engagée auprès des travailleurs franciliens
Inédite, la crise que nous traversons impacte directement des millions de salariés franciliens. Qu’ils soient en première ligne sur leur lieu de travail, chez eux en télétravail ou au chômage partiel… Dans ce contexte, les équipes CFDT – interprofessionnelles comme professionnelles – se sont mobilisées depuis plus de trois mois pour défendre les droits des travailleurs et promouvoir, pour la sortie de crise, un dialogue social actif et constructif. Rétrospective des actions engagées dans la période et témoignages d’équipes syndicales mobilisées.
Crédit photo : © Simone Perolari / REA
Dès le début de la crise, l’Union régionale s’est organisée pour proposer son appui aux syndicats les plus impactés, comme ceux du commerce ou de l’hôtellerie-tourisme-restauration. « Beaucoup de problématiques nous sont remontées concernant les mesures barrières, le droit de retrait, les congés payés, le télétravail ou la garde d’enfants », témoigne Marinette Soler, secrétaire générale adjointe. Très vite, les questions de chômage partiel ont aussi été au cœur des échanges. Et pour cause : dans la région, début juin, plus de 2,5 millions de salariés franciliens étaient concernés.
Mobilisation des acteurs régionaux
Dès la mi-mars, la CFDT Île-de-France s’est mobilisée sur tous les fronts pour défendre les travailleurs de la région. Il y a eu d’abord une adresse 
aux organisations patronales régionales, les appelant à la responsabilité et à la solidarité durant la crise. « L’emploi, la santé et le maintien des revenus des travailleuses et travailleurs seront nos boussoles dans la période », avertissait la CFDT.
Des points hebdomadaires avec la Direccte et la préfecture ont aussi rythmé la période de confinement. « Nous avons rappelé nos exigences en matière de sécurité des personnes, de dialogue social mais aussi sonné l’alerte à propos de la situation dans certains territoires, résume Marinette. En Seine-Saint-Denis, on a dénombré beaucoup plus de personnes touchées par le virus et les hôpitaux ont été plus saturés qu’ailleurs. La crise sanitaire a exacerbé les inégalités territoriales », souligne-t-elle.
Très vite, dans la perspective du déconfinement, la CFDT Île-de-France a proposé la construction d’une convention de crise entre l’État, la Région et les partenaires sociaux pour accompagner rapidement les secteurs et les bassins d’emploi les plus impactés. Un premier pas dans ce sens a été fait avec le Conseil régional et les partenaires sociaux de la région (CFDT, CFTC, UNSA, CFE-CGC, Medef, U2P, CPME) qui ont signé, début mai, une déclaration commune en faveur d’un dialogue social actif et constructif. « La sortie de crise passera par une démocratie sociale rénovée ! », argue alors Marinette Soler.
Dans la foulée, un protocole d’organisation du recours aux transports en commun pendant le déconfinement a lui aussi été construit par de nombreux acteurs régionaux (CFDT, CFTC, MEDEF, CPME, U2P, Préfecture de région, Conseil régional, Ville de Paris, Île-de-France mobilités, RATP, Transilien SNCF, association des maires d’Île-de-France, Chambre de commerce et d’industrie Paris-IDF, chambre régionale des métiers et de l’artisanat). Face à l’urgence, la coopération régionale s’est ainsi renforcée.
Un soutien actif aux salariés et militants
Dans le même temps, pour faire face aux nombreuses questions des équipes syndicales, les délégués régionaux et chargés de mission ont été sollicités pour apporter leur éclairage et un appui juridique. Dans les territoires, l’heure était également au branle-bas de combat. La CFDT Paris a ouvert, dès la mi-mars, une boîte mail dédiée aux salariés en difficulté (covid19@cfdtparis.com) ainsi qu’une ligne téléphonique (01 42 03 88 00). À la clé, plus de 2 500 appels et des centaines de messages ont été reçus pendant toute la durée du confinement.
Sur les autres territoires, des cellules de crise ont également été créées pour répondre aux questions des salariés. De nombreuses fiches pratiques, élaborées par la confédération ou les fédérations, ont par ailleurs été mises en ligne régulièrement sur le site arc.cfdt.fr (accessible depuis l’espace adhérent). Les conversations entre militants qui se questionnent, se répondent et s’entraident ont également alimenté l’espace adhérent. C’est aussi ça, l’esprit d’équipe CFDT !
L’après en question
Et puis très vite, avec les membres du collectif du Pacte du pouvoir de vivre, la réflexion s’est amorcée sur l’après-crise sanitaire. Revalorisation de certains métiers, relocalisation de sites de production, subventions aux secteurs les plus impactés, aides aux plus fragiles, développement de la formation professionnelle... La réflexion a été féconde et a donné lieu à une première salve de propositions (voir « Les 15 mesures indispensables à mettre en œuvre après la crise »).
Pour la CFDT, il s’agira désormais de mettre en musique ses propositions en s’engageant dans un dialogue social professionnel et territorial constructif, au plus près des réalités des travailleurs. En tant que première organisation syndicale en Île-de-France, l’Union régionale portera haut et fort la voix des travailleuses et travailleurs. Avec, comme toujours, le sens des responsabilités et la solidarité comme boussole.
