Gaëtan Rudant (Direccte) : « La mesure phare de soutien à l’emploi a été l’activité partielle »

Publié le 02/07/2020

En première ligne pour accompagner les entreprises en difficulté pendant la crise, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi Île-de-France, par la voix de son nouveau directeur régional, Gaëtan Rudant, fait le point sur la situation.

Quelle est la situation de l’emploi après le confinement ?

Début juin, plus de 2,5 millions de salariés étaient concernés par le dispositif de l’activité partielle. Le secteur le plus impacté est celui du commerce, suivi par celui des arts, spectacles et activités récréatives et enfin le secteur de l’hébergement et de la restauration. Il s’agit en fait des secteurs directement concernés par les restrictions d’activité. Certains secteurs industriels comme l’automobile et l’aéronautique – qui représentent plusieurs centaines de milliers d’emplois en Île-de-France – vont connaître des difficultés de long terme, avec des perspectives de marché très défavorables sur les prochains mois, et ce pour tout type d’entreprises, que ce soient les grands donneurs d’ordres, les fournisseurs de rang 1 ou 2 ou les TPE/PME sous-traitantes.

De manière générale, le volume et le caractère systématique des aides apportées ont très fortement pallié les difficultés à court terme des entreprises. Ainsi, le nombre d’entreprises identifiées comme en difficulté n’a pas augmenté de manière significative. Il est cependant probable qu’un nombre important de cas apparaissent dans les prochains mois. L’adaptation et le renforcement des Comités départementaux d’examen des problèmes de financement des entreprises (Codefi) seront nécessaires pour assurer un traitement adapté au volume des cas. La réactivation du Fonds de développement économique et social (FDES) permettra de financer des entreprises n’ayant pas bénéficié de prêts garantis.

Que met en place la Direccte pour les entreprises et les salariés ?

Une cellule de continuité économique a été créée dès le début de la crise pour accompagner les entreprises franciliennes et expliquer les dispositifs d’urgence mis en place. Elle a traité 13 000 courriels et répondu à 6 000 appels durant la période. Concrètement, la mesure phare de soutien à l’emploi a été l’activité partielle. En Île-de-France, près de 280 000 entreprises, soit plus de 80 % des entreprises ayant des salariés, ont fait une demande. Des mesures de trésorerie ont par ailleurs été mises en place comme le report général des échéances fiscales et sociales, le fonds de solidarité pour les TPE (470 000 aides en Île-de-France, pour un montant total de 652 M€) et le prêt garanti par l’État (73 000 prêts pour un montant total de 23 Mds€). Ces mesures ont permis aux entreprises de mettre en veille ou de réduire leur activité et ainsi d’atténuer les effets immédiats du confinement sur l’emploi et les défaillances d’entreprises.

Depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, nos agents de contrôle ont également réalisé de nombreuses interventions dans les entreprises et sur les chantiers pour vérifier que les gestes barrières et les consignes sanitaires étaient respectés.

Quel rôle jouez-vous dans le protocole de reprise d’activité piloté par le préfet de région ?

À l’initiative de la Direccte, les organisations patronales et syndicales – avec le soutien et l’appui de l’État, des collectivités, d’Île-de-France Mobilités, de la RATP et d’autres – ont défini les modalités de recours aux transports en commun pour la reprise d’activité dans la région. La Direccte a également co-piloté avec le Conseil Régional un groupe de travail qui a réalisé une analyse approfondie de la situation économique en Île-de-France.

Plus généralement, la concertation s’inscrit dans le cadre du Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle (CREFOP). Lors de la réunion du 28 mai, un point de situation a été fait sur l’activité des organismes de formation durant la crise sanitaire et la reprise d’activité des centres de formation des apprentis. La prochaine séance permettra de prévoir des actions pour accompagner la reprise de l’activité économique par la formation professionnelle. Je considère que les partenaires sociaux ont un rôle essentiel à jouer dans l’élaboration des stratégies locales et régionales de l’emploi.