Section CFDT de l'hôpital du Sud 77 : « Nous avons dû réapprendre à nous investir »

Publié le 05/01/2021

Après le départ de leur emblématique secrétaire de section, l’équipe CFDT du centre hospitalier du Sud Seine-et-Marne a initié un renouvellement de ses pratiques syndicales et de son fonctionnement. Comment mieux partager les tâches au sein de l’équipe ou aller sur le terrain pour sonder les attentes des travailleurs ? La section s’est appuyée sur l’aide proposée par l’Union régionale pour se réinventer et, par là même, booster ses adhésions. Témoignages.

En 2017, la création du centre hospitalier du Sud 77 – réunissant les établissements de Nemours, Fontainebleau et Montereau – a entraîné la fusion des trois sections locales de la CFDT. Un regroupement qui réussit alors plutôt bien à l’équipe en place : la CFDT devient en 2018, avec près de 30 % des voix, la deuxième organisation syndicale du centre hospitalier.

Mais voilà que, quelques mois plus tard, un événement vient perturber la petite vie tranquille de l’équipe : le départ à la retraite de leur énergique et polyvalente secrétaire de section, Roselyne Jimenez. « Nous n’étions pas préparés et avions un peu la trouille, reconnaît en chœur l’équipe CFDT, très majoritairement féminine. Roselyne gérait énormément de choses. Nous avons dû réapprendre à nous investir ! » De fait, si certains militants avaient déjà des mandats, peu se sentaient prêts à faire face à cette situation.

Nos réunions doivent désormais être productives et aboutir à des actions.


Un fonctionnement plus collégial
 
Via le syndicat Santé sociaux 77, la section locale sollicite alors l’accompagnement de l’Union régionale interprofessionnelle CFDT Île-de-France. « L’équipe était prête à rendre son tablier, se souvient Yann Frioux, délégué régional qui assure son accompagnement depuis plus d’un an. Il a fallu aider ses militant.e.s à retrouver confiance et impulser un fonctionnement plus collectif », poursuit-il.

Au sein de l’équipe, le rôle du secrétaire de section est alors remis en question. « Il ou elle ne doit pas décider seul. À l’image d’un chef d’orchestre, son rôle est de coordonner notre action, souligne les militants, qui ont organisé le partage des missions selon les affinités de chacun. L’accompagnement régional nous a aussi permis d’acquérir de bons réflexes méthodologiques. Nos réunions doivent désormais être productives et aboutir à des actions. Nous avons par ailleurs pris conscience de la nécessité de faire des comptes rendus pour faire circuler les informations ».

Avant, nous étions un peu maladroits et nous avions presque envie de nous excuser quand nous proposions l’adhésion


Une dynamique de développement
Aussi et surtout, l’équipe en est revenue aux fondamentaux et n’hésite plus à proposer l’adhésion aux agents qu’elle aide au quotidien. « Avant, nous étions un peu maladroits et nous avions presque envie de nous excuser quand nous proposions l’adhésion. Nous ne sommes vraiment pas des commerciaux, se marrent les membres de la section. Aujourd’hui, on a compris qu’il fallait donner envie de se syndiquer et offrir une image plus positive de l’adhésion. Pour être entendus et être pris au sérieux, les syndicats doivent avoir plus de poids et les travailleurs doivent être davantage acteurs », estiment-ils.

Depuis plus d’un an, la section CFDT a ainsi multiplié les tournées de service et pris le temps d’échanger avec les agents. Un retour au terrain salutaire. « Même si nous avons été un peu coupés dans notre élan avec les contraintes sanitaires liées au Covid-19, nous avons enregistré quelques nouvelles adhésions en 2020 », se félicite l’équipe, qui regroupe désormais près de 40 adhérents. Prochaine étape, à présent ? Se former ! « Nous nous sommes inscrits en janvier à une formation pour développer la section », précisent les militants, ravis d’avoir l’occasion d’affûter leur argumentaire pour faire adhérer.

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