[Vidéo] La CFDT Ile-de-France développe la mixité dans ses instances

Publié le 06/10/2015

Si la CFDT compte à peu près autant d’adhérentes que d’adhérents, les femmes sont nettement moins nombreuses à prendre des responsabilités. La CFDT Île-de-France lance une démarche volontariste et originale pour faciliter l’accès des adhérentes aux responsabilités syndicales. 


Vidéo réalisée par Adeline Lafarge et Laëtitia Malaval, du service presse confédéral.

Il est 18 heures le 17 septembre dans les locaux de l’Union départementale de Paris : une dizaine d’adhérentes ont répondu à l’appel lancé par la CFDT Île-de-France. Un appel lancé à l’ensemble des adhérentes d’Île-de-France dont le courriel est renseigné dans la base de données. Cet appel pose une question à la fois simple et compliquée : « Veux-tu t’investir encore plus dans la CFDT » ? Ce soir-là, les adhérentes viennent d’un centre d’appel, une entreprise de sécurité, une chaîne de télévision, un hôpital, un établissement culturel, ou encore une association sportive. Elles ont des parcours très divers. Curieusement, elles ne sont pas vraiment surprises d’être réunies. Certaines sont déjà élues du personnel quand d’autres sont "adhérentes isolées" dans leur entreprise. Christophe Dague, secrétaire général de l’Union départementale de Paris et responsable régional des questions de mixité et d’égalité professionnelle leur présente tous les mandats et lieux d’investissement possibles à la CFDT : dans l’entreprise, leur syndicat ou encore dans l’interprofessionnel. Il fait aussi le tour des activités qui nécessitent de la « ressource militante » : service d’ordre, tractages, aide à l’organisation d’événements, ou autres permanences et groupes de travail. La discussion s’engage, avant que chacune des adhérentes, au cours d’un entretien individuel, revienne sur ses attentes et sur les lieux d’investissement qui pourraient l’intéresser.

Susciter des vocations
Depuis le mois de mai, 300 adhérentes provenant de 84 syndicats ont répondu qu’elles voulaient être recontactées pour participer à une de ces rencontres. Christophe Dague explique la démarche : « On constate une certaine dégradation de la prise de responsabilité des femmes ces dernières années. Nous savons aussi qu’il existe des freins à cette prise de responsabilité. Nous avons voulu sortir de ce simple constat pour mener une action tout à fait concrète ». Un certain nombre d’adhérentes ne savent pas comment exprimer leur souhait de s’investir dans la CFDT ou/et ont des difficultés à trouver leur place. Parler des mandats de l’organisation – nombreux et pas toujours occupés – permet de susciter des vocations. Sept sessions regroupant au total 70 adhérentes ont été organisées en juin et autant en septembre. « Nous estimons à 75 le nombre de militantes dont nous suivrons in fine le parcours dans la CFDT. Grâce à cette action, dix nouvelles conseillères du
salarié ont été nommées depuis juin par exemple, avec l’accord de leur syndicat. Nous nous engageons aussi à tenir informées les adhérentes sur les sujets qui les intéressent et les formations qu’elles pourront suivre ».

Militantes et responsables
Face à la nécessité de trouver des nouveaux militants et d’assurer le renouvellement notamment chez nos mandatés, mais aussi dans la perspective d’une représentation équilibrée des hommes et des femmes (dans les CA, les listes électorales, les conseils de prud’hommes) posée par la Loi Rebsamen, c’est déjà un pas pour les adhérentes mais aussi pour la CFDT que d’avoir formalisé un lieu dans lequel ces futures militantes peuvent exprimer leur envie de s’investir. La suite devrait venir "naturellement" : la prise de mandats, de responsabilité, les contacts et l’entrée dans "le réseau CFDT" feront d’une partie de ces militantes les futures responsables de demain.

Retrouvez cet article, agrémenté d'interviews supplémentaires, en pièce-jointe.