Salons CSE, au plus près des élus

Publié le 27/06/2022

Rendez-vous incontournables pour les élus du personnel, les salons des élus des comités sociaux et économiques (anciennement « salons CE ») ont timidement redémarré en 2022, après deux années de pandémie. Depuis longtemps, la CFDT Île-de-France tient un stand lors de ces événements qui ont lieu chaque année en mars et septembre. Pour l’Union régionale, il s’agit d’accueillir et de rencontrer les élus d’entreprise et leur fournir des informations sur les services et outils à leur disposition. Retour sur ce travail de terrain.

Préparer bien en amont la documentation nécessaire, planifier la participation des militants chargés d’accueillir et renseigner les élus au stand CFDT: l’organisation est désormais bien rodée, mais elle prend du temps. Henri Salmon-Dorange, délégué régional, participe chaque année aux salons. « On recense le matériel utile aux élus : les guides réalisés par l’Union régionale ou la confédération, les affiches, les catalogues de formation. Chaque année, on met en avant une thématique, on organise parfois un quiz pour animer le stand… On propose, sur place, une présentation détaillée de l’espace adhérent du site Internet de la CFDT. C’est aussi l’occasion de faire connaître le rôle de l’interprofessionnel, que certains élus CFDT ne connaissent pas du tout. »

 Échanger et partager

Au cours des deux premiers salons de l’année 2022 qui se sont tenus au Stade de France et à la porte de Versailles, l’Union régionale a rencontré près de 300 élus, pour la plupart franciliens. « On le voit bien, note Yann Frioux, délégué régional et animateur du stand, les élus sont souvent débordés. La charge liée au mandat est de plus en plus lourde, notamment du fait du raccourcissement des délais de consultation, de sujets de négociation de plus en plus complexes et d’un dialogue social loin d’être toujours à la hauteur. Du coup, ici, ils prennent le temps de se poser. » Sur le stand de l’Union régionale, les militants CFDT viennent échanger, se renseigner sur les formations et les services conçus pour eux. Certains ont aussi besoin d’être remotivés.

 

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 FATOUMATA BAMBA - ÉLUE DU PERSONNEL DANS UN EHPAD DES HAUTS-DE-SEINE

Dans quelles circonstances as-tu adhéré à la CFDT ?

C’était en 2004. Je venais d’être embauchée dans une maison de retraite parisienne. Nous avions une collègue adhérente qui nous a parlé de l’action de la CFDT. Nous nous sommes toutes syndiquées le même jour. 12 personnes ! Quand j’ai été mutée à Nanterre dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) privé non lucratif, c’était mon tour d’être la seule adhérente CFDT. J’ai pu faire adhérer 18 de mes 20 collègues et j’ai accepté de me présenter aux élections en 2007. La CFDT est majoritaire depuis.

Comment s’est passée ta rencontre avec l’équipe CFDT sur le stand du salon des CSE ?

Début 2019, nous avons connu des difficultés dans mon établissement, après un changement de direction. La période du Covid, ensuite, a été compliquée et nous avons eu beaucoup de départs. J’avais beaucoup de mal à joindre mon syndicat, qui avait lui-même des difficultés à l’époque. Nos nouveaux élus n’avaient pas suivi de formation et on avait vraiment besoin d’être accompagnés. Ça devenait difficile de calmer les salariés. Lorsque j’ai rencontré l’équipe de l’Union régionale au salon des CSE à la Défense, j’étais assez énervée !

Et qu’avez-vous mis en place ensemble ?

Un membre de l’équipe de l’Union régionale est venu dans notre établissement à trois reprises rencontrer les salariés, pour comprendre les difficultés qu’on rencontrait. Il a accompagné notre section et nous a aidés à construire nos arguments vis-à-vis de la direction qui a aussi compris que nous n’étions pas seuls. Depuis, la situation s’est améliorée. Nos élus sont allés se former.

Nous avons prévu des opérations pour faire connaître le local CFDT et nous allons prochainement organiser une réunion du personnel de l’Ehpad pour préparer la liste et les revendications de la CFDT aux élections CSE prévues en 2023.

 

Les « sans étiquette » à la recherche d’infos

De nombreux élus sans appartenance syndicale participent à ces salons qui constituent parfois pour eux le seul lieu d’échange sur leur mandat. « On sent qu’ils sont souvent livrés à eux-mêmes, ajoute François Bon, délégué régional membre de l’équipe d’animation. Alors, ils viennent nous voir avec une question simple : “Si on adhère à la CFDT, qu’est-ce que cela peut nous apporter ?”. Ils sont conscients de l’inconvénient de ne pas avoir de délégué syndical pour négocier, ni d’organisation pour les accompagner. Ils se sentent parfois menés par le bout du nez par leur direction mais ne savent pas comment s’en sortir. » Il faut donc leur expliquer le fonctionnement de la CFDT, mais aussi et surtout, la protection juridique, les ressources du dispositif d’accompagnement des militants (Accompagnement, ressources, con-seil) ainsi que la nécessité d’une véritable formation syndicale.

Des « réunions bistro »

À l’ensemble des élus venus la rencontrer au salon, l’équipe CFDT propose d’organiser une rencontre, au calme, après le salon, pour dialoguer avec les salariés de leur entreprise. « Comme ça peut être compliqué, particulièrement dans le privé, de se retrouver dans les locaux de l’entreprise, on organise des “réunions bistro”. L’occasion pour nous de prendre vraiment le temps d’expliquer qui nous sommes et notre fonctionnement », précise Yann Frioux. Il est fréquent que cet échange aboutisse à l’adhésion de plusieurs salariés. Il s’agit ensuite de les mettre en relation avec leur syndicat d’affiliation, et parfois de les aider à constituer une équipe de futurs élus au CSE.

Pour les élus CFDT, l’accompagnement peut prendre également d’autres formes : aide à la relance d’un fonctionnement de section, appui pour l’analyse d’un plan social, travail autour de situations individuelles... Le prochain rendez-vous aura lieu du 20 au 22 septembre à la porte de Versailles.

 

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ARNOLD MABUNGO - responsable de développement du Syndicat interdépartemental du commerce

 Beaucoup de salariés de ton secteur se rendent sur le stand régional lors des salons des élus CSE. Quelle est la nature de tes échanges avec l’équipe de l’Union régionale ?

L’Union régionale nous sollicite pour reprendre contact avec les élus du commerce qui se sont présentés au stand : des élus CFDT qui ont besoin de renseignements, souhaitent être accompagnés par le syndicat ou veulent partir en formation, mais aussi des élus sans étiquette. À l’approche d’élections, ces derniers veulent savoir quel est l’intérêt d’être adhérent et de se présenter au nom d’une organisation syndicale. Nous mettons en avant le soutien apporté par le syndicat en matière juridique, d’accompagnement à la négociation, de formation syndicale... Nous faisons ensuite un retour de ces échanges à l’Union régionale. En général, comme c’est l’élu qui fait le premier pas, il est déjà réceptif au message syndical, ce qui n’est pas toujours le cas dans d’autres salons professionnels.

Justement, vous participez au Salon international de la coiffure et de l’esthétique depuis 2017 aux côtés de votre fédération. Pourquoi ?

Pendant trois jours à la porte de Versailles, ce salon réunit chaque année l’ensemble des salariés et acteurs de la filière : commerce de gros et de détail, chambres patronales… C’est l’occasion d’échanger et de partager de la documentation sur l’action de la CFDT dans ce secteur. Les responsables politiques y participent, ce qui nous permet de les interpeller et parfois de faire avancer nos revendications. Nous recevons aussi la visite de beaucoup d’apprentis accompagnés de leurs parents et de leurs professeurs. Nous avons d’ailleurs l’ambition de nouer des partenariats avec des centres de formation d’apprentis pour y présenter la CFDT, les actions que nous menons (salaires, conditions de travail, formation, santé, prévoyance…) et surtout ce que nous pouvons construire ensemble.

Ces salons professionnels permet-tent-ils aussi de faire adhérer ?

Oui, bien sûr. Mais à condition de reprendre contact, dans la foulée du salon, avec les personnes rencontrées, pour aller plus loin, répondre à leurs questions et leur parler de nos actions concrètes pour leur secteur. N’hésitez pas à passer nous voir au salon de la coiffure du 10 au 12 septembre à la porte de Versailles !