[Pratiques] À l’écoute des salariés

Publié le 04/01/2018

« Bonjour, je suis de la CFDT. Pouvez-vous me raconter en quelques mots votre travail ? » C’est sur cette question très courte – mais pas si anodine – que débutait l’entretien réalisé par les militants CFDT auprès des salariés dans le cadre de la mobilisation nationale « Changeons le travail » du 9 novembre dernier. Une manière directe et innovante d’interpeller les salariés sur leur travail amenée à se développer sous l’impulsion de l’Union régionale.

L'entretien a lieu en face à face à partir de quatre questions seulement. Trois portent uniquement sur la relation de la personne enquêtée à son travail. Pas de question générale, pas d’interpellation sur telle ou telle mesure, mais un échange qui peut s’engager directement sur le contenu du travail. Tel était le choix fait le 9 novembre pour l’opération « Changeons le travail ». « C’est avant tout une démarche d’écoute, pour comprendre les réalités de travail, les besoins et les attentes des salariés plutôt que de présenter directement nos revendications ou de délivrer un message ! », souligne Brigitte Rizzo, secrétaire régionale en charge du développement.

Sur les territoires, les équipes de militants et adhérents CFDT qui ont été sur le terrain sont satisfaits. « L’accueil des salariés a été très bon et beaucoup ont laissé leurs coordonnées pour être recontactés, témoigne Patrick Labboz, secrétaire général de la CFDT Val-de-Marne, qui organisait une action à Rungis. Nous avons recueilli des éléments intéressants, qui mettent en avant, comme dans l’enquête Parlons travail, le souhait de plus d’autonomie mais aussi de reconnaissance », assure-t-il. Des ressentis qui sont donc dans la continuité de la grande consultation nationale « Parlons travail ».

MIEUX COMPRENDRE LES ATTENTES
Cette démarche qui s'appuie sur un guide d’entretien ne date pas du 9 novembre. Elle a été conçue et expérimentée voilà deux ans par la confédération. Depuis quelques mois, l’Union régionale mène, avec deux sections syndicales, une campagne d’adhésion sur une période de six mois qui s’appuie sur ces entretiens : la section de Pôle emploi (Syndicat des salariés de l’indemnisation et du recouvrement) et celle de la commune d’Argenteuil (Interco Val-d’Oise). Une première restitution du travail est prévue le 14 mars prochain. « La pierre angulaire de la campagne menée avec ces deux équipes est d’aller voir les salariés avec le guide d’entretien », précise Brigitte.

Les simples adhérents peuvent être facilement associés à la réalisation des entretiens. Les salariés s’expriment sur ce qui est important pour eux dans leur travail et sur ce qu’ils voudraient améliorer. Une matière précieuse qui permet de dégager des pistes de revendications. L’objectif de l’entretien est aussi de se présenter et de présenter la CFDT. Certains salariés expriment des attentes, s’intéressent au travail de la section et pourront être recontactés. « Après ce premier échange, c’est beaucoup plus facile de retourner voir les salariés pour leur proposer l’adhésion », ajoute Brigitte. D’autres ne savent pas ce que fait la CFDT et il faudra leur proposer d’autres rencontres pour leur permettre de découvrir son action.

UN ATOUT POUR LA CAMPAGNE FONCTIONS PUBLIQUES
L’Union régionale proposera de reproduire ce travail auprès des équipes des fonctions publiques. « L’action ‘Une carte, une idée’ avait été déployée lors de la campagne de 2014. Elle avait permis de récolter des propositions de la part des agents. Il s’agira désormais de les rencontrer avec ce guide d’entretien pour leur parler de leur travail, leur métier », assure Michèle Berrada, secrétaire régionale en charge de la campagne fonctions publiques. Cela permettra ainsi de cibler la campagne autour des attentes des agents, de voir la manière dont la CFDT est perçue dans les services et d’identifier de futurs adhérents. L’objectif, dans la foulée, est de revenir voir les agents pour leur parler de ce que fait la CFDT dans leur établissement.

Retrouvez en pièce-jointe l'article, agrémenté de deux interviews : Steve Bringart (Corssif) et Emmanuel de Jonghe (Interco 95).

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