Philippe Lengrand (CFDT Île-de-France) : "Débattre, c'est dans l'ADN de la CFDT"

Publié le 18/03/2019

Philippe Lengrand, secrétaire général de la CFDT Île-de-France, nous livre ici son analyse de la crise liée au mouvement des "gilets jaunes" et explique pourquoi la CFDT a décidé de s'engager dans le grand débat national. 

Quel regard portes-tu sur la crise actuelle ?
Elle est multiforme et ses racines sont anciennes. C’est une crise économique, sociale, environnementale, politique et démocratique. Au coeur des préoccupations des "gilets jaunes", il y a la question des inégalités sociales et territoriales. La CFDT en a fait le constat depuis un moment déjà. Mais ce n’est pas par la violence qu’on va résoudre cette crise. On voit par ailleurs ressurgir des propos réactionnaires et et des actes antisémites ou racistes que la CFDT ne peut cautionner. Une très grande vigilance sur nos libertés et sur nos droits s’impose car le risque autoritaire ou extrémiste existe.

Pourquoi la CFDT s’engage-t-elle dans le grand débat ?
L’urgence est de déboucher sur des solutions concrètes à court et à moyen terme. Nous avons besoin d’échanger et de confronter nos points de vue. Débattre, c’est dans l’ADN de la CFDT. Il y a des échanges tous les jours au sein des équipes CFDT et avec les salariés. Et puis entendre et écouter celles et ceux qui n’ont pas souvent la parole, c’est l’une de nos ambitions. Nous invitons les adhérents à participer aux débats. Et nous en organisons aussi, notamment avec celles et ceux avec qui nous partageons un socle de valeurs communes comme les Places de la République.

Quelles sont les priorités pour demain ?
Pour avancer, il faut donner toute sa place au débat. La CFDT, avec d’autres, a mis sur la table un Pacte du pouvoir de vivre, avec 66 propositions pour répondre aux défis sociaux et environnementaux. Il faut faire progresser la démocratie sociale en rendant les travailleurs davantage acteurs dans les entreprises. Donner une vraie place à la société civile. Développer la démocratie participative. Tout cela doit participer à la construction du vivre-ensemble pour réduire les fractures si fortes dans notre société. Il nous faut aussi aller à la rencontre de celles et ceux qui sont éloignés des syndicats, apporter des réponses aux situations nouvelles. Celles des nouveaux travailleurs par exemple, mais aussi des jeunes. Ce qui implique de transformer nos pratiques.