
À la rencontre des salariés des TPE
Du 25 novembre au 9 décembre 2024, les salariés des entreprises de moins de onze salariés et du particulier employeur voteront pour le syndicat qui les représentera et défendra leurs intérêts pendant quatre ans. Avant le lancement officiel de la campagne électorale lors d’un grand rassemblement régional le 24 septembre, la CFDT Île-de-France multiplie les rencontres des salariés de ces entreprises.

Action TPE à Évry-Courcouronnes le 5 juin
La réalité des entreprises d’un à dix salariés est peu connue, tant elle est diverse. Leurs employés seraient plus de 5 millions en France (sur les 30 millions d’actifs), dont 1,2 million en Îlede- France. Ils travaillent dans des secteurs aussi variés que l’artisanat (300 000 salariés dans la région) et le petit commerce, mais aussi les services comme l’ingénierie informatique, la formation professionnelle, l’animation et le spectacle, les établissements financiers et courtiers en assurance, les agences de voyages, les pharmacies, les cabinets d’expertise comptable, les services à la personne... Pour mieux connaître les attentes des salariés, la CFDT a lancé une enquête flash qui sera diffusée dans toute la région.
« Contrairement à ce qu’on croit parfois, précise Vincent Guérin, responsable régional de la campagne, deux entreprises sur trois en Île-de-France sont des TPE. Beaucoup d’entre elles n’ont aucun salarié, mais les autres emploient près du quart des salariés franciliens. D’où la nécessité de sillonner toute la région pour aller à leur rencontre. Un vrai travail de fourmi. Mais l’accueil est souvent excellent car c’est d’abord d’information que manquent ces salariés ! »
Proximité et contacts
La CFDT Île-de-France a ciblé les zones de commerces, mais aussi les tiers lieux et espaces de coworking, ou encore les parcs et squares pour aller au-devant des assistantes maternelles ou des salariés du particulier employeur. Depuis le début de l’année, les actions s’organisent sur tout le territoire d’Île-de-France. Elles prennent des formes variées : du simple tractage dans les zones commerciales, par exemple, en veillant à revenir plusieurs fois, au point d’accueil et d’information, bien visible grâce au rutilant camion-bureau de la CFDT qui permet à la fois de donner de l’information générale et de recevoir les salariés pour un premier rendez-vous. « Les questions des salariés sont nombreuses. Souvent, elles concernent le droit du travail ou la lecture d’une fiche de paye », indique Tiziana Fantinati, déléguée régionale qui suit la campagne. Pour l’heure, la CFDT Île-de-France a recueilli plus de 1 000 contacts à qui elle adresse un mail régulier pour les tenir informés sur l’actualité de la CFDT Île-de-France les concernant et pour les inviter aux rencontres qu’elle organise.
Le 7 juin à Trappes, 87 salariés de TPE étaient présents à l’afterwork organisé autour des droits du travail et de l’entretien professionnel dans les petites entreprises. « Les questions posées à nos deux avocats ont été très nombreuses, raconte Vincent Guérin. Quelle est la différence entre entretien professionnel et un entretien individuel ? Est-on tenu d’assister à l’entretien professionnel ? Certains adhérents sont venus accompagnés et nous avons même réalisé quatre adhésions. » Le 21 juin, lors de l’initiative régionale de lancement de la campagne des saisonniers/ jobs d’été en partenariat avec la fédération des Services, des distributions de tracts ont aussi été organisées dans le quartier très commerçant des Halles. Les actions vont s’intensifier à partir de la rentrée avec le coup d’envoi de la campagne électorale qui sera donné lors du rassemblement du mardi 24 septembre à la Bourse du travail de Paris en fin de journée.
S’appuyer sur nos adhérents
La CFDT fait aussi le choix de s’appuyer sur ses adhérentes et adhérents travaillant dans des petites entreprises. 2 600 salariés ont ainsi été contactés pour participer aux actions de la CFDT. Certains ont même accepté de figurer sur la liste des candidats CFDT notamment à la commission paritaire régionale de l’artisanat (créée en 2001) et la commission paritaire régionale interprofessionnelle (créée en 2017). Sept candidats ont finalement été désignés pour la CFDT Île-de-France, issus de professions très diverses (cf. interview ci-dessous).
Au-delà des adhérents de TPE, les militants s’engagent, aux côtés des équipes de syndicats et de l’interprofessionnel, notamment pour lutter contre la très forte abstention à ces élections. Dans la dernière ligne droite, c’est donc sur chacun des adhérents CFDT qu’il faudra compter pour appeler à voter.
Documents

Nicolas, candidat pour la CFDT
“Dans la pharmacie dans laquelle je suis salarié, nous ne sommes que deux. J’ai adhéré à la CFDT il y a trois ans parce qu’après m’être informé, j’ai jugé que c’était le syndicat qui me semblait le plus pertinent pour la défense de ma profession. La mobilisation contre la réforme des retraites m’a encore un peu plus convaincu.Je n’ai pas de mandat mais je ne suis pas isolé car je reçois des informations régulières de mon syndicat, le Syndicat des cadres de direction, médecins, dentistes et pharmaciens des établissements sanitaires et sociaux publics et privés (Syncass) et je connais certains de ses militants avec qui il m’arrive d’échanger.
Quand j’ai reçu un mail de l’équipe de campagne de la CFDT Île-de-France nous sollicitant pour trouver des candidats pour la commission paritaire régionale interprofessionnelle, je me suis dit : pourquoi pas y aller ? Dans le contexte actuel, j’ai aussi pensé que je pourrais regretter de rester spectateur et de ne rien faire. Si chacun s’impliquait à la hauteur de ses possibilités, on pourrait ralentir la dégradation des conditions de travail. J’essayerai aussi de participer à certaines actions à la rentrée. Et je serai sans doute amené à rencontrer les autres candidats de la CFDT Île-de-France, qui font des métiers différents du mien.”