Marie-Claude, force et détermination

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Marie-Claude Humbert connaît sur le bout des doigts la Seine-et-Marne, ce département urbain et agricole à la fois. Elle y est née, y a travaillé et y exerce aujourd’hui ses mandats de vice-présidente de la caisse d’allocations familiales (CAF) et de conseillère prud’homale, avec autant d’énergie et de détermination qu’à ses débuts, il y a 25 ans.

Née à Sucy-en-Brie, Marie- Claude a grandi dans une famille traditionnelle. « Mon père, tourneur, a créé une entreprise florissante, spécialisée dans les roulements à billes et la mécanique de précision. Ma mère y travaillait également. Dans la famille, les garçons devaient faire des études, pas les filles », relate-t-elle. Faisant déjà preuve de force de caractère, elle décide quand même de se former et obtient un BTS en « couture flou » (par opposition à « couture tailleur »), qui lui permet de commencer sa carrière dans les ateliers de haute couture de Givenchy.

Le chemin du salariat

Après son mariage, Marie-Claude s’arrête de travailler. « C’était pour élever nos enfants, mais j’ai quand même créé une association, monté une haltegarderie… » Elle est déjà engagée pour la défense des droits, ceux des femmes en particulier. « Je viens d’une famille où ce sont les femmes qui prennent les décisions, je parle fort, et si je porte des talons, c’est pour prendre de la hauteur », explique-t-elle. Les entrepôts du Printemps ne sont pas loin du domicile familial. Alors elle reprend le chemin du salariat, dans les années quatre-vingt-dix. « Je m’occupais de la réception des camions et du stockage. Comme j’avais connu l’entreprise pour des petits boulots quand j’étais plus jeune, je me débrouillais très bien. » Elle adhère à la CFDT, grâce à un collègue. « Mon mari aussi était syndicaliste, mais à la CGT. Moi, je voulais un syndicat qui propose. »

Le Code du travail sous le bras

Marie-Claude consolide la section de son entreprise et s’engage pleinement. En commençant par des mandats DP, CE et CHSCT. Elle participe activement à la vie de son syndicat du commerce et se forme dans les locaux de la CFDT Seine-et-Marne. « La formation est l’histoire de toute une vie. Elle m’a permis de découvrir le droit du travail. À partir de ce moment-là, j’ai toujours trimballé mon Code du travail en réunion du CE, ce qui énervait beaucoup mon employeur. Moi, ça m’a fait gagner plusieurs batailles », se remémore-t-elle.

Débuts aux prud’hommes

Elle est repérée lors d’un renouvellement des conseillers prud’hommes. « J’ai été élue en 1997 au sein de la section commerce du conseil de Melun. Je n’ai siégé que quelques mois plus tard car j’ai accouché de ma troisième fille entre-temps. » Dès sa première audience, elle se retrouve à rédiger les jugements. « C’est devenu mon activité préférée. Il faut expliquer clairement la raison pour laquelle nous choisissons, en délibéré, d’accorder ou de débouter une demande. Le justiciable, bien souvent un salarié licencié, doit comprendre un raisonnement auquel il n’est pas familier. » En 2002, elle devient cheffe de file, toujours au Conseil de Melun. Licenciée de son entreprise, Marie- Claude est embauchée à la Macif. « J’ai intégré la section encadrement du Conseil des Prud’hommes de Fontainebleau, petite juridiction, mais efficace ! J’en suis devenue présidente et vice-présidente. » Dans un département où les travailleurs pauvres sont nombreux, elle fait en sorte que les conclusions soient rendues le plus vite possible, quitte à surveiller de près les agendas des conseillers.

D’un mandat à un autre

L’engagement de Marie-Claude ne s’arrête pas là. Depuis 2002, elle représente la CFDT à la CAF de la Seine-et-Marne et prend la présidence de la commission d’action sociale. « Nos leviers d’action y sont importants. Nous octroyons des aides financières en tenant compte de priorités. Par exemple, nous avons créé une allocation spéciale pour l’accueil des enfants en situation de handicap en centres de loisirs. L’idée a été reprise au niveau national ! J’avoue que j’en suis assez fière. » Marie-Claude siège à la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées au titre de sa CAF. Et si on la surnomme souvent « Madame indue », c’est parce qu’elle est connue pour intervenir en faveur des allocataires se trouvant en difficulté pour rembourser un trop perçu… Aujourd’hui, elle poursuit un unique objectif : « préparer la relève ». Pour ce qui la concerne, elle n’est pas à court d’idées pour continuer à se rendre utile. N’ayons aucun doute.

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