Robert, l’homme de la transmission

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Un sens aigu de la pédagogie et une passion constante pour la transmission. Ces deux qualités ont valu à Robert Tarento de se faire remarquer dès son premier stage de formation à l’institut régional de formation syndicale, l’IREFE, en 2007. Il y est aujourd’hui animateur, un engagement qu’il poursuit en parallèle de ses missions à la Fédération communication, conseil, culture.

Robert Tarento, animateur IREFE

Né à Blida d’une famille ancrée à La Calle, à la frontière de l’Algérie et de la Tunisie, Robert arrive en métropole avec sa mère et ses cinq frères et sœurs à l’âge de deux ans, après le décès de son père, receveur des postes. Faute de solution, leur mère doit les placer dans un home d’enfants de La Poste avant que la famille ne parte s’installer quelques années plus tard en Martinique. C’est là-bas que Robert découvre à la fois qu’il n’est pas fait pour l’école et son goût pour la contestation : «j’ai décidé de parler créole à l’école parce que mes camarades noirs, eux, n’y avaient pas droit.»

Du «sous-colle» au responsable d’exploitation

De retour en Île-de-France, sa scolarité est chaotique : interdit de séjour dans son établissement des Yvelines, il rate plusieurs fois son bac. Pourtant, sa curiosité ne faiblit pas. Il intègre le Conservatoire national des arts et métiers, où il se forme à l’informatique et à l’organisation du travail, en cours du soir. Il est rapidement embauché chez Atos, entreprise de conseil en informatique. «J’ai commencé en bas de l’échelle, à monter des bandes sur les lecteurs magnétiques, au point que je me surnommais moi-même le “sous-colle”, tellement bas qu’on me retrouvait sous la colle de moquette !»
Mû par la curiosité et l’envie d’apprendre, Robert gravit les échelons et devient responsable d’exploitation. Il organise notamment les plannings des équipes. «Mes collègues m’appréciaient parce que je tenais compte de leurs contraintes personnelles.»

À chacun ses rêves

Après cinq ans dans son poste, la routine le guette. «Quand je n’apprends plus rien, je dégénère !» On lui propose alors un poste de consultant à l’international, pour la régie Renault. Il voyage à travers l’Europe et au Brésil, prenant soin de s’imprégner de chaque culture. «Je demandais à mes interlocuteurs de s’exprimer d’abord dans leur langue maternelle pour qu’ils soient vraiment eux-mêmes.»
En 1994, Annick Roy, déléguée syndicale, lui demande d’être tête de liste aux élections, pour le collège cadres. «J’ai dit oui après avoir longuement réfléchi, comme toujours. Il était question de transmettre, d’écouter, d’accompagner… C’était passionnant.» Il s’engage aussi au sein du CHSCT.

L’IREFE, une famille

La première rencontre de Robert avec l’interprofessionnel francilien se fait en 2007, lors d’une formation sur les conditions de travail à l’IREFE. «On m’avait inscrit à une formation d’initiation alors que j’avais déjà plusieurs années de pratique. Le formateur m’a proposé de coanimer !» Robert y apprécie immédiatement la diversité des profils et des situations. Et l’IREFE devient pour lui «une autre famille». Il anime des stages sur la santé au travail, les violences sexuelles et sexistes, le mandat de délégué syndical, ainsi que «Découverte de la CFDT», une formation à laquelle il tient particulièrement.
Même après avoir intégré le pôle des bureaux d’études et des télécommunications de sa fédération, il continue d’animer pour l’interprofessionnel. Sa curiosité, son besoin de lien et d’ancrage, il les fait vivre aussi ailleurs. «J’écris des poèmes depuis que j’ai huit ans. Autrefois, je les envoyais à mes collègues; aujourd’hui, certains sont publiés.»
Et, pour conclure, comme un credo : «Quand on reste dans un sillon, on s’appauvrit. Moi, j’ai besoin qu’une bise de vent froid m’emmène ailleurs… et me remette en question.»

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